Le registre tragique
Un sacrifice ?
Tragos, c’est le bouc sacrifié à Dionysos en Grèce archaïque ! La tragédie a un rôle religieux et politique : condamner l’hybris (la démesure qui offense les dieux).
Aristote, dans sa Poétique, en décrit si bien les codes que cela inspirera de nombreux artistes.
Pour Aristote, la tragédie doit produire terreur et pitié ! Le Héros tragique, hors du commun, doit tomber d’un statut élevé, écrasé par des forces qui le dépassent.
Absolument innocent ou absolument coupable, on ne pourrait pas s’identifier à lui ou le prendre en pitié. Il est donc toujours un peu coupable, un peu innocent.
Aveugle, il va vers son destin les yeux fermés, ne voyant pas les signes (ironie tragique) qui annoncent déjà sa fin, inévitable. Cette fatalité, c’est le fatum antique.
Phèdre de Racine est un modèle de tragédie classique : respectant l’unité de temps, de lieu, d’action, la bienséance et la vraisemblance. Les émotions les plus fortes sont exprimées dans une langue très réglée.
Au XXe siècle, le héros, l’héroïne tragique interrogent notre liberté : Antigone d’Anouilh, Juste la fin du Monde de Lagarce.
Edvard Munch, Cendres,1895.