Couverture pour Les registres ou tonalités littéraires

Le registre pathétique
Un lien humain ?



La compassion, l'empathie, n'est-ce pas l'un des liens humains les plus admirables tissés par la littérature et l’art en général ?

Pathos : la souffrance en grec. Lié au latin patior qui donnera le mot passion en français.
La passion du Christ, ce sont ces tableaux, ces vitraux, qui insistent sur la douleur et l’innocence du personnage.

Ce n'est pas le Héros tragique, sublime,
écrasé par son destin, aveugle à sa propre culpabilité.
Ce n'est pas le poète lyrique, qui chante sa tristesse à la première personne.

Non, le registre pathétique, c'est Cosette, douleur humble et muette, à qui l'écrivain prête sa voix :
Elle serrait ses deux genoux l'un contre l'autre. Son haillon qui eût fait pitié l'été [...] faisait horreur l'hiver.

On implique le lecteur par des apostrophes,
des exclamations, des questions rhétoriques,
Le tableau est saisissant et animé, c'est l'hypotypose.
Les adjectifs rendent tout triste, par l’hypallage.
Ô malheureux mortels !
[...] contemplez [...] ces cendres malheureuses, [...]
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants ?

Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne, 1756.


Jean Geoffroy, Jean Valjean et Cosette, 1879.