Colette, Les Vrilles de la vigne , 1908.
« Jour Gris »
Explication linéaire
Extrait étudié
Et si tu arrivais, un jour d’été, dans mon pays, au fond d’un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m’oublierais, et tu t’assoirais là , pour n’en plus bouger jusqu’au terme de ta vie.
Il y a encore, dans mon pays, une vallée étroite comme un berceau où, le soir, s’étire et flotte un fil de brouillard, un brouillard ténu, blanc, vivant, un gracieux spectre de brume couché sur l’air humide… Animé d’un lent mouvement d’onde, il se fond en lui-même et se fait tour à tour nuage, femme endormie, serpent langoureux, cheval à cou de chimère… Si tu restes trop tard penché vers lui sur l’étroite vallée, à boire l’air glacé qui porte ce brouillard vivant comme une âme, un frisson te saisira, et toute la nuit tes songes seront fous…
Écoute encore, donne tes mains dans les miennes : si tu suivais, dans mon pays, un petit chemin que je connais, jaune et bordé de digitales d’un rose brûlant, tu croirais gravir le sentier enchanté qui mène hors de la vie… Le chant bondissant des frelons fourrés de velours t’y entraîne et bat à tes oreilles comme le sang même de ton cœur, jusqu’à la forêt, là -haut, où finit le monde…
C’est une forêt ancienne, oubliée des hommes, et toute pareille au paradis, écoute bien, car…
Comme te voilà pâle et les yeux grands ! Que t’ai-je dit ! Je ne sais plus… je parlais, je parlais de mon pays, pour oublier la mer et le vent… Te voilà pâle, avec des yeux jaloux… Tu me rappelles à toi, tu me sens si lointaine… Il faut que je refasse le chemin, il faut qu’une fois encore j’arrache, de mon pays, toutes mes racines qui saignent…
Introduction
Accroche
• Texte dédié à « M » : Mathilde de Morny, amante de Colette depuis qu’elle s’est séparée de son mari Willy (divorce 1910).
• Entre 1907 et 1910, Colette vit en avec Missy en Baie de Somme, près de la Manche. Elle se sent éloignée de son pays natal.
Situation
• Au bord de la mer, pensées pour sa terre natale en Bourgogne, Saint-Sauveur-en-Puisaye.
• La narratrice imagine y retourner avec son amante : mais cela devient bientôt un monde imaginaire.
• Paradoxe : moment de confidence, de lien avec son amante, et pourtant, moment d’éloignement.
Problématique
Comment cette évasion dans un souvenir, puis cet éloignement dans un monde imaginaire, maintient paradoxalement un lien avec la dédicataire de ce texte poétique ?
Mouvements de l’explication linéaire
D’abord, ce pays personnel apparaît comme un souvenir peu accueillant, voire même bientôt menaçant.
Ensuite, le paysage de ce pays devient fantastique, plus proche de l’imaginaire que du souvenir.
Puis, c’est un véritable chemin qui mène hors du monde réel, prenant des dimensions symboliques particulièrement riches.
Enfin, la narratrice réalise l’écart avec les émotions de sa compagne, mais le lien n’est pas rompu et elle retrouve la réalité.
Axes de lecture pour un commentaire composé
I. Une immersion dans un paysage personnel
1) Immersion progressive
2) Un paysage mis en scène
3) Mouvement et immobilité
II. Les dangers d'un monde hypnotique
1) Une séduction hypnotique
2) Un monde hostile et inquiétant
3) Le danger de l'oubli
III. Un symbole de l'intimité
1) Vie, mort et douleur
2) Une symbolique mystérieuse
3) Lien avec la personne aimée
Premier mouvement :
Immersion dans un souvenir menaçant
Et si tu arrivais, un jour d’été, dans mon pays, au fond d’un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m’oublierais, et tu t’assoirais là , pour n’en plus bouger jusqu’au terme de ta vie.
Un moment particulier et magique
• Le paragraphe précédent mentionne « l’heure où la lune ruisselle ».
• Ce paragraphe décrit l’arrivée du jour dans le même pays.
• Parallélisme avec le paragraphe précédent « Et si tu passais … tu fermerais les yeux ».
⇨ Éloignement progressif dans le souvenir.
Une première personne qui se confie et disparaît
• Adresse à la deuxième personne « tu arrivais ».
• Déterminant possessif « mon pays » la narratrice invite son amante dans son souvenir.
• Mais progressivement, la première personne s’efface, « mon pays » au début devient « ta vie » à la fin du mouvement.
• La première personne devient objet « tu m’oublierais » puis laisse place à la voix pronominale « tu t’assoirais ».
⇨ La narratrice confie son souvenir à la destinataire du texte.
Comment se produit l’immersion dans un souvenir ?
• Polysyndète (ajout de conjonctions de coordinations) « Et si tu arrivais ». Cela marque les étapes de l’immersion.
• Succession de CC de Temps « un jour d’été » et CC de Lieu « dans mon pays ».
• La préposition « dans » introduit le CC de lieu : immersion.
• Gradation dans le sens de la profondeur « au fond de ».
• Déictique « là » (référence à la situation d’énonciation) : nous transporte sur place.
⇨ Mise en scène de ce paysage.
Un paysage qui se transforme
• Verbes qui expriment une action en cours « bleuir » (inchoatif) et « se teindre » (qui prend une dimension de présent de vérité générale).
• Importance du sens de la vie « si tu regardais ».
• La montagne « ronde » est érodée par le vent.
⇨ Hypotypose (description saisissante et animée) qui rend compte d’une certaine exaltation.
Comment se traduit ce moment d’exaltation ?
• D’abord, une exaltation perceptible de la première personne « mon pays … que je connais ».
• Puis, dimension lumineuse « un jour d’été ».
• Répétition « jardin » x2 = lyrisme (musicalité+émotion personnelle).
• Mais la deuxième fois l’adjectif « noir » crée un effet de contraste.
⇨ Le ton euphorique est perceptible mais devient dysphorique.
Un paysage Ă©trangement monotone
• Article indéfini « un jour d’été » : chaque jour comparable aux autres.
• Adverbe qui exprime la similitude « même azur mauve ».
• L’allitération en M insiste « même … mauve ».
• La préposition marque l’absence « sans » (pas de fleurs).
• Couleurs froides « noir de verdure … azur mauve … poussiérieux ».
⇨ Une monotonie peu accueillante, voire hostile.
En quoi ce paysage peut-il paraître hostile ?
• Oxymores sur les couleurs « noires de verdure … azur mauve » : les couleurs ternes et sombres prennent le dessus.
• Pluriels « les cailloux, les papillons, les chardons » : rythme ternaire.
• La seule vie « papillons » encadrée par les « cailloux » (durs) et les « chardons » (piquants).
• Périphrase menaçante, désigne la mort « terme de ta vie ».
• Paragraphe qui constitue une seule longue phrase hypnotique.
⇨ Le paysage est dangereusement hypnotique.
Vers l’immobilité et l’oubli
• Négation partielle « n’en plus bouger » = cesser de bouger.
• Le verbe de mouvement « arriver » devient à la fin « s'asseoir ».
• Deux hypothèses successives « si tu arrivais … si tu regardais » alors « tu m’oublierais ». Paysage agissant comme un philtre d’oubli.
• Le CC de but « pour n’en plus bouger » est énigmatique.
• Pas de noms propres (Colette, Mathilde) : dimension mystérieuse et générale qui nous invite à chercher un sens plus symbolique.
⇨ L’oubli est évoqué paradoxalement dans une confidence qui renforce un lien entre les personnages.
Deuxième mouvement :
Un paysage symbolique et fantastique
Il y a encore, dans mon pays, une vallée étroite comme un berceau où, le soir, s’étire et flotte un fil de brouillard, un brouillard ténu, blanc, vivant, un gracieux spectre de brume couché sur l’air humide… Animé d’un lent mouvement d’onde, il se fond en lui-même et se fait tour à tour nuage, femme endormie, serpent langoureux, cheval à cou de chimère… Si tu restes trop tard penché vers lui sur l’étroite vallée, à boire l’air glacé qui porte ce brouillard vivant comme une âme, un frisson te saisira, et toute la nuit tes songes seront fous…
Mise en scène d’un paysage
• Paragraphe qui commence par un présentatif « Il y a ».
• L’adverbe « encore » joue le rôle d’un connecteur logique d’addition.
• Répétition du CC de lieu « dans mon pays » : refrain musical.
• D’une montagne à « une vallée » : regard descendant.
• Article indéfini « une vallée » parmi d’autres : paysage vaste.
• Passage du temps, du « jour d’été » au « soir ».
• Les verbes apparaissent avant le sujet (postposé) « s’étiole et flotte ».
⇨ Un paysage sur le point de s’animer.
Un mouvement filant
• Deux verbes coordonnés « s’étiole et flotte » au présent de vérité générale : mouvement paradoxalement éternel.
• Verbe adapté au végétal « s’étioler ». On entend aussi « s’étirer ».
• Double mouvement vertical et horizontal « se coucher ».
• Métonymie (glissement par proximité) : vallée et végétation.
• Verbe qui annonce la mort « s’étioler » : métaphore de la plante qui meurt faute de lumière.
⇨ Paradoxe qui mêle mouvement et immobilité, vie et mort.
Comment le paysage mĂŞle-t-il la vie et la mort ?
• Comparaison « comme un berceau » : lieu de naissance.
• Image filée du lit : lit de naissance, mais aussi lit de mort (cercueil).
• Élément liquide « l’onde » évoque aussi le lit d’une rivière.
• Cette image du « fil de brouillard » renvoie peut-être au fil de la vie coupé par les Parques, déesses de la mythologie romaine.
• Paradoxe « gracieux spectre » : fantôme qui a une qualité séduisante.
• Personnification qui repose sur une gradation (augmentation en intensité), ici de plus en plus concrète « ténu, blanc, vivant ».
⇨ Le brouillard prend vie progressivement.
Comment ce brouillard prend-il vie ?
• Le participe passé « couché » achève cette personnification.
• Anadiplose (terme en fin de proposition qui revient en tête de la proposition suivante) « un fil de brouillard, un brouillard blanc » Illustre le fil ininterrompu de ce brouillard qui s’étire.
• Les points de suspension allongent la phrase « l’air humide … »
⇨ Monstre en mouvement qui change de forme.
En quoi ce brouillard est-il un monstre multiforme ?
• Adjectifs interchangeables (hypallages) « femme endormie, serpent langoureux ».
• Transformations avec des allitérations en F « il se fond … il se fait ».
• De l’animal réel à l’animal imaginaire « cheval à cou de chimère. »
• Les points de suspension donnent vie à la créature.
• Comparaison paradoxale « vivant comme une âme » si l’on songe que l’âme est ce qui persiste après la vie.
⇨ Quelle est le symbole caché de cette créature ?
Un symbole fantastique
• Hypothèse « si tu restes trop tard ». Sonne comme une malédiction, le non-retour des mythes et contes de fée (île d’Avalon, portes des Enfers, fruits du paradis, etc.)
• Futur prophétique « se saisira … seront ».
• Métaphore filée du philtre « boire l’air glacé ». On songe au fleuve antique du Léthée qui apporte l’oubli.
• Synesthésie qui mêle les perceptions : « boire l’air glacé qui porte ce brouillard » vue, toucher, goût…
⇨ Cet oubli du réel va dès lors nous emmener dans un autre monde.
Troisième mouvement :
Une échappée hors du monde réel
Écoute encore, donne tes mains dans les miennes : si tu suivais, dans mon pays, un petit chemin que je connais, jaune et bordé de digitales d’un rose brûlant, tu croirais gravir le sentier enchanté qui mène hors de la vie… Le chant bondissant des frelons fourrés de velours t’y entraîne et bat à tes oreilles comme le sang même de ton cœur, jusqu’à la forêt, là -haut, où finit le monde…
C’est une forêt ancienne, oubliée des hommes, et toute pareille au paradis, écoute bien, car…
Un départ mystérieux
• Nouvelle hypothèse « si tu suivais … tu croirais gravir ».
• Article indéfini « un petit chemin » lui donne du mystère.
• Puis l’indéfini laisse place à l’article défini « le sentier ».
• Des couleurs froides aux couleurs chaudes « jaune … rose brûlant ».
• Conditionnel « tu croirais » : vers une dimension religieuse.
• Points de suspension qui poursuivent le chemin « hors de la vie … »
⇨ On sort du réel pour entrer dans le rêve, le mythe, le symbole.
Comment entrons-nous dans l’imaginaire
• Le participe passé « enchanté » introduit le merveilleux.
• Dans « enchanté » on entend déjà le mot « chant » des frelons.
• Frelons habillés ? « fourrés de velours » créatures de contes de fées.
• Refrain « dans mon pays » : petite musique à chaque étape du rêve.
• Le sens du pronom possessif change dans « mon pays » : le paysage serait-il Colette elle-même ?
⇨ La narratrice se confie à travers la description.
En quoi cette confidence est-elle intime ?
• Deux impératifs à la deuxième personne « écoute … donne ».
• Préposition qui insiste sur la proximité « dans les miennes ».
• Croisement des possessifs de première et deuxième personne, avec le pluriel des mains entremêlées « tes mains, les miennes ».
• Les « digitales » sont des fleurs qui évoquent des doigts (étymologie).
• Le verbe « border » évoque le lit que l’on borde, et des caresses.
⇨ Grande sensualité de ce troisième mouvement.
En quoi ce chant est-il d’une grande sensualité ?
• Synesthésie : la couleur rose « brûle ».
• Participes présent (action dans la durée) « brûlant … bondissant ».
• Le « chant bondissant » des frelons est la poésie de Colette.
• Hypallages (les adjectifs déteignent sur ce qui les entoure) : on peut se demander ce qui est « bondissant, brûlant » : émotions, cœur…
• Ce chant est comparé à la vie elle-même « bat comme ton cœur ».
⇨ Métaphore qui confond le chant, la poésie, le paysage et le corps.
Une mort aux sens multiples
• Le présent d’énonciation accompagne l’immersion « t’y entraîne ».
• Maintenant le mouvement est ascendant « là -haut ».
• Présent de vérité générale x2 « qui mène hors de la vie » entre en écho avec « où finit le monde » (fin de la vie = fin du monde ?)
• Trajet corporel « doigts … cœur … oreilles ». Vers un orgasme ? (métaphore de la « petite mort »).
⇨ Ouverture du sens mystérieux.
En quoi l’image finale de la forêt est-elle symbole de mystère ?
• Le présentatif ne dit rien sur la forêt « c’est une forêt ». Métaphore in absentia ? (nous devons deviner le comparé).
• Thème récurrent de l’oubli « forêt oubliée des hommes ».
• Comparaison qui donne un indice « pareille au paradis » : peut-être ici une connotation sexuelle ?
• L’impératif est répété comme pour créer une boucle « Écoute bien ».
⇨ L’envoûtement a rendu les paroles de Colette énigmatiques.
Quatrième mouvement :
Un brusque retour à la réalité
Comme te voilà pâle et les yeux grands ! Que t’ai-je dit ! Je ne sais plus… je parlais, je parlais de mon pays, pour oublier la mer et le vent… Te voilà pâle, avec des yeux jaloux… Tu me rappelles à toi, tu me sens si lointaine… Il faut que je refasse le chemin, il faut qu’une fois encore j’arrache, de mon pays, toutes mes racines qui saignent…
Comprendre l’émotion d’un visage
• Adverbe exclamatif « Comme » : exprime une émotion forte.
• D’un paysage à un visage « pâle et les yeux grands ».
• Changement d’adjectif « yeux grands » devient « yeux jaloux ».
• Le pays d’enfance de Colette est comme un rival dans la relation amoureuse présente.
Au début de ce texte :
« J’appartiens à un pays que j’ai quitté »
• Hypallage « yeux jaloux » désignent en fait la jalousie de Missy.
• Modalisation « tu me sens si lointaine » cet éloignement est-il réel ?
⇨ Les deux personnages éprouvent des émotions différentes.
Colette décrit son mal du pays
• Le verbe impersonnel « il faut » exprime une contrainte.
• Le refrain est changé « de mon pays » revient deux fois.
• Allitérations en R qui soulignent la cruauté « encore j’arrache ».
⇨ Une sensation pratiquement physique.
Comment s’exprime cette sensation physique ?
• Métaphore végétale « mes racines saignent » : les souvenirs de Colette sont comme une plante arrachée à son terreau.
• Métaphore filée « qui saignent » la plante est un corps blessé.
⇨ Une souffrance qui l’éloigne de sa compagne.
Un Ă©loignement et un retour
• Le préfixe de répétition « refasse » accompagne l’adverbe « encore ».
• Missy de son côté la « rappelle ». Verbe au présent d’énonciation.
• Le dialogue est lointain, sans paroles rapportées.
• Colette se répond à elle-même « Je ne sais plus » : elle fait les questions et les réponses.
⇨ Ce retour se traduit par un oubli de ce qu’elle disait.
Comment cet Ă©loignement se traduit-il par un oubli ?
• L’exclamation est en fait une interrogation « que t’ai-je dit ! ».
• La question est ouverte : cela insiste sur l’oubli.
• Les points de suspension matérialisent ce vide de la mémoire.
• Répétition « je parlais, je parlais » imite le bavardage inconscient.
⇨ Amnésie (perte de mémoire)
Comment se maintient le lien avec la destinataire du texte ?
• CC de but « pour oublier la mer et le vent ».
• Plus tard dans le passage, la phrase revient avec une restriction :
« Je ne voulais qu’oublier le vent et la mer » .
• Ce n’est pas sa compagne, mais bien le « Jour gris » qu’elle veut oublier. Le récit sur termine sur un véritable échange :
« Courons vers la fin dorée de ce jour gris [...] Je veux cueillir sur la grève les fleurs de ton pays. »
Conclusion
Bilan
Notre passage constitue donc une véritable immersion progressive, impressionnante, dans un souvenir personnel. Bientôt, le souvenir devient un véritable paysage état-d’âme aux séductions hypnotiques. En évoquant longuement ces images liées aux angoisses de la vie et de la mort, Colette semble s’éloigner de l’être aimé. Pourtant, en lui dédiant ce texte, elle en fait une confidence, établissant ainsi avec sa compagne un lien poétique singulier.
Ouverture
En écrivant cette invitation à rejoindre un pays personnel, fait de souvenirs et d’imaginaire, Colette songe certainement à « L’Invitation au Voyage » de Baudelaire.
Mon enfant, ma sœur,
Songe Ă la douceur
D’aller là -bas vivre ensemble !
— Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Baudelaire, Les Fleurs du Mal , 1857.
Colette et Missy, la Romanichelle, vers 1907.
⇨ Colette, Les vrilles de la vigne 💼 Jour Gris (extrait étudié au format A4 PDF)
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