Colette, Les Vrilles de la vigne, 19O8.
« Dernier feu »
Explication linéaire
Extrait étudié
Regarde ! il n’est pas possible que le soleil favorise, autant que le nôtre, les autres jardins ! Regarde bien ! car rien n’est pareil ici à notre enclos de l’an dernier, et cette année, jeune encore et frissonnante, s’occupe déjà de changer le décor de notre douce vie retirée… Elle allonge, d’un bourgeon cornu et verni, chaque branche de nos poiriers, d’une houppe de feuilles pointues chaque buisson de lilas…
Oh ! les lilas surtout, vois comme ils grandissent ! Leurs fleurs que tu baisais en passant, l’an dernier, tu ne les respireras, Mai revenu, qu’en te haussant sur la pointe des pieds, et tu devras lever les mains pour abaisser leurs grappes vers ta bouche… Regarde bien l’ombre, sur le sable de l’allée, que dessine le délicat squelette du tamaris : l’an prochain, tu ne la reconnaîtras plus…
Et les violettes elles-mêmes, écloses par magie dans l’herbe, cette nuit, les reconnais-tu ? Tu te penches, et comme moi tu t’étonnes ; ne sont-elles pas, ce printemps-ci, plus bleues ? Non, non, tu te trompes, l’an dernier je les ai vues moins obscures, d’un mauve azuré, ne te souviens-tu pas ?… Tu protestes, tu hoches la tête avec ton rire grave, le vert de l’herbe neuve décolore l’eau mordorée de ton regard… Plus mauves… non, plus bleues… Cesse cette taquinerie ! Porte plutôt à tes narines le parfum invariable de ces violettes changeantes et regarde, en respirant le philtre qui abolit les années, regarde comme moi ressusciter et grandir devant toi les printemps de ton enfance…
Introduction
Accroche
• Colette a 35 ans quand elle écrit Les Vrilles de la vigne, elle vient de se séparer d’avec son mari Willy.
• Elle vit désormais avec Mathilde de Morny, surnommée Missy.
• C’est à son amante qu’elle dédie cette nouvelle : texte en prose, mais d’une grande délicatesse poétique.
Situation
• Notre extrait prend la forme d’un véritable poème en prose, où le dernier feu de l’année renvoie bientôt à la contemplation du jardin.
• Les deux amies n’ont pas les mêmes souvenirs, mais partagent cette même émotion liée au passage du temps, préparant une véritable immersion dans des souvenirs d’enfance.
Problématique
Comment cette invitation poétique à contempler la Nature propose-t-elle une véritable immersion, imaginaire et merveilleuse dans les souvenirs d’enfance ?
Mouvements de l’explication linéaire
Le texte est organisé en trois paragraphes qui mettent en scène le regard. Le dernier feu nous invite à regarder le soleil, puis le jardin et ses fleurs, et enfin les violettes, particulièrement évocatrices.
1) Du dernier feu aux premiers rayons du soleil
2) Une végétation qui dépasse l’humain
3) Une immersion progressive dans les souvenirs
Axes pour un commentaire composé
I. Un poème qui invite à la contemplation
1) Un poème en prose dédié à une amante
2) Partager une émotion poétique
3) Mise en scène d’un regard
II. Du temps naturel au temps humain
1) Célébration de la nature
2) Représenter le passage du temps
3) Le végétal et l’humain
III. L’immersion dans l’imaginaire et le souvenir
1) Une dimension merveilleuse
2) Immersion le souvenir
3) Les symboles de l’enfance
Premier mouvement :
Du dernier feu aux premiers rayons du soleil
Regarde ! il n’est pas possible que le soleil favorise, autant que le nôtre, les autres jardins ! Regarde bien ! car rien n’est pareil ici à notre enclos de l’an dernier, et cette année, jeune encore et frissonnante, s’occupe déjà de changer le décor de notre douce vie retirée… Elle allonge, d’un bourgeon cornu et verni, chaque branche de nos poiriers, d’une houppe de feuilles pointues chaque buisson de lilas…
Partager une émotion
• Impératif 2e personne du singulier « Regarde » : Invitation à la contemplation. Dimension poétique dans un texte en prose.
• Exclamations qui reviennent « Regarde ! … les autres jardins ! Regarde bien ! » exprime l’intonation, comme une réplique à haute voix. Émotion perceptible d’admiration et de surprise partagée.
⇨ Dimension poétique qui invite à la contemplation.
Partager une contemplation
• Mode impersonnel « Il n’est pas possible que » : les personnages sont passifs, contemplent les actions de la Nature.
• Répétition « Regarde bien ! » avec en plus l’adverbe intensif.
• Le pronom possessif « nôtre » est la première personne du pluriel, Colette et Missy ensemble possèdent ce jardin.
⇨ Le jardin commun est aussi une vie commune.
Un jardin commun exceptionnel
• La négation et le subjonctif « favorise » insiste sur une lumière unique et exceptionnelle.
• Cataphore : le pronom « le nôtre » apparaît avant de savoir de quoi l’on parle, le « jardin ».
• Pour parler d’un jardin « le nôtre » fait penser à Versailles, le jardin de Louis XIV, le roi Soleil, organisé de manière à suivre sa course dans les miroirs de la galerie des Glaces.
⇨ Colette conduit le regard du couple vers ce jardin.
Comment le regard est-il mis en scène ?
• Lien de cause « car » : dévoile progressivement les raisons de l’admiration. Mise en scène du regard.
• Déictique « ici » : cela nous transporte aux côtés de la narratrice.
• Démonstratif « cette année » comme si elle se présentait à nos yeux.
• Le présent d’énonciation nous montre le tableau en train de se dérouler devant nous « s’occupe … allonge ».
⇨ Ce mouvement évoque un passage.
Dernier feu, premier rayon
• Deuxième négation « rien n’est pareil » la comparaison avec « les autres jardins » se fait maintenant par rapport à « l’année dernière ».
• Pronom indéfini « rien » : changement radical.
• Personnification « le soleil favorise » comme un être bienfaisant. Cela donne un double sens au titre « Dernier feu ». Le dernier feu de l’année est bientôt relayé par les premiers rayons de janvier.
⇨ C’est la dimension temporelle (la jeune année) qui est personnifiée.
Une personnification poétique
• Personnages passifs, tandis que la nouvelle année est très affairée avec les verbes d’action « s’occupe … changer … allonger ».
• Personnification « cette année jeune et frissonnante » comme un nouveau-né qui a froid.
• Adjectifs « jeune et frissonnante » hypallage : déteint sur les deux jeunes femmes, Colette et Missy qui allument un feu à la fin de l’hiver.
⇨ Cette nouvelle année va-t-elle produire un bouleversement ?
L’événement d’une nouvelle année
• Marque temporelle « déjà » : le « dernier » feu prépare en fait déjà les premiers jours de l’année.
• Infinitif pour une action pas encore actualisée « changer le décor ».
• Vocabulaire du théâtre « changer le décor » nouvel acte ?
• La situation initiale « douce vie » puis un élément perturbateur.
• Points de suspension matérialisant poétiquement par le silence cette frontière ineffable entre deux saisons.
⇨ Ce passage du temps invite à entrer dans la nouvelle année.
Une immersion dans un monde imaginaire
• Variété des perceptions : vue « regarde », toucher « frisson », goût « poires », parfum « lilas », sonorités allitérations en « R ».
• Mouvement horizontal « allonger ».
• Images qui suggèrent des créatures imaginaires « cornu » portant des coiffes « houppe de feuilles pointues ».
• Répétition de « chaque » multiplie les branches des poiriers (pluriel).
⇨ Un univers naturel envahissant.
Une dimension symbolique progressive
• Évolution des termes, de plus en plus symboliques « notre jardin » devient « notre enclos » et enfin « notre douce vie retirée ». Insiste sur l’intimité du couple.
• Idée de naissance « bourgeon ».
• Évolution des couleurs du vert « bourgeons » au rose « lilas » qui annonce l’assombrissement vers les « violettes mauves ou bleues ».
⇨ Ce passage du temps nous fait entrer dans un décor symbolique…
Deuxième mouvement :
Une végétation qui dépasse l’humain
Oh ! les lilas surtout, vois comme ils grandissent ! Leurs fleurs que tu baisais en passant, l’an dernier, tu ne les respireras, Mai revenu, qu’en te haussant sur la pointe des pieds, et tu devras lever les mains pour abaisser leurs grappes vers ta bouche… Regarde bien l’ombre, sur le sable de l’allée, que dessine le délicat squelette du tamaris : l’an prochain, tu ne la reconnaîtras plus…
Comment le plaisir de la contemplation est-il partagé ?
• Interjection et exclamation « Oh ! »
• Adverbe exclamatif « comme ils grandissent ! »
• Présence de plus en plus forte de la deuxième personne « vois … tu baisais … tu ne les respirer … ta bouche … »
• Impératifs « vois … regarde bien », répété comme un refrain.
• L’adverbe « surtout » attire l’attention sur le lilas car il pousse vite.
⇨ Contemplation d’une végétation pleine de sensualité.
Sensualité de la végétation
• Le parfum « respirer » est proche du goût « baiser » complété par « vers ta bouche ».
• Les « grappes » évoquent des fruits, la vigne associée à l’ivresse.
• Les couleurs restent dans les teintes roses : le lilas, le tamaris.
• À la fin du texte, on retrouve cette couleur rose « tu me verras toute rose » pour évoquer la nudité.
• Allitérations en S : « grandissent … passant … haussant … abaisser … dessine » reviennent pour exprimer le mouvement.
⇨ Une végétation qui apparaît en mouvement.
Un envahissement de la végétation
• Le pluriel « les lilas » remplace le singulier « chaque buisson ». Ensemble, ils deviennent sujet du verbe « grandir ».
• Présent d’énonciation « grandissent » perceptible à vue d'œil !
• Verbe du 2e groupe « grandissent » (inchoatif latin) : action en cours.
• Les « deux points » ont valeur de lien logique de cause « regarde bien cette ombre car bientôt elle aura changé. »
⇨ Tout un jeu subtile avec les mouvements.
Que révèlent les jeux avec les mouvements
• Cheminement de « l’allée de sable » : mouvement horizontal.
• Mais le gérondif « en passant » devient « en te haussant » : elle sera obligée de s’arrêter sur le chemin.
• Mouvement ascendant « se hausser » et descendant « abaisser ».
• Alors que les lilas « grandissent », elle doit se « hausser » : l’humain devient enfant parmi une végétation qui pousse.
• Corps humain représenté de bas en haut : « pieds, mains, bouche ».
⇨ Le temps végétal et le temps humain sont rapprochés.
Proximité entre le végétal et l’humain
• Majuscule à « Mai » en fait une allégorie, sujet du verbe « venir ».
• Le lilas qui grandit et le squelette du tamaris sont aussi considérés avant tout comme des êtres vivants.
• Geste d’affection humain « que tu baisais ».
• Possessif « leurs fleurs » et possessif « ta bouche ».
⇨ Ces liens constants entre végétal et humain nous invitent à lire un sens symbolique.
Mouvements qui prennent un sens symbolique
• Regard qui est parti du soleil pour aller vers « l’ombre » au sol.
• L’ombre va grandir mais surtout s’étoffer grâce aux fleurs : les végétaux ne connaissent pas la même mort que l’humain.
• Les points de suspension miment ce mouvement de l’ombre.
• Le « squelette » du tamaris n’est donc qu’ une mort temporaire !
⇨ Thématique poétique qui rapproche l’humain et le végétal.
Une représentation apaisée du passage du temps
• CC de temps « l’an dernier » raccourci avec « l’an prochain ».
• Gérondif « en passant » simultanéité de l’action, relie l’imparfait « tu passais » et le futur « tu respireras … tu devras ».
• La négation « tu ne les respireras que » reste une restriction, c’est toujours possible.
• Mais plus tard la négation revient en insistant sur le passage du temps « tu ne les reconnaîtras plus ».
⇨ Regarder pour mieux retenir : cela annonce le souvenir d’enfance.
Troisième mouvement :
Une immersion progressive dans les souvenirs
Et les violettes elles-mêmes, écloses par magie dans l’herbe, cette nuit, les reconnais-tu ? Tu te penches, et comme moi tu t’étonnes ; ne sont-elles pas, ce printemps-ci, plus bleues ? Non, non, tu te trompes, l’an dernier je les ai vues moins obscures, d’un mauve azuré, ne te souviens-tu pas ?… Tu protestes, tu hoches la tête avec ton rire grave, le vert de l’herbe neuve décolore l’eau mordorée de ton regard… Plus mauves… non, plus bleues… Cesse cette taquinerie ! Porte plutôt à tes narines le parfum invariable de ces violettes changeantes et regarde, en respirant le philtre qui abolit les années, regarde comme moi ressusciter et grandir devant toi les printemps de ton enfance…
En quoi peut-on parler d’une représentation poétique des violettes ?
• Retour du verbe « reconnaître » lien avec le paragraphe précédent. Souvenir qui est le fil conducteur du passage.
• Lien d’addition et pluriel « Et les violettes » débordement.
• Musicalité, allitérations en L qui accompagnent cette évocation.
• Fleurs qui ont un nom de couleur « violettes ».
• Évolution des couleurs, rose, violet, bleu : assombrissement ?
• Dimension symbolique de ce souvenir « moins obscures ».
⇨ Cela donne à ces violettes un sens mystérieux, à déchiffrer.
Souvenir qui a une dimension merveilleuse
• Le CC de manière « par magie » : vers le merveilleux.
• CC temps « cette nuit » moment mystérieux d’obscurité où s’opère la magie : temps très court où les violettes sont apparues.
• Mouvement descendant qui participe à l’immersion « tu te penches ».
• Comparaison « comme moi tu t’étonnes » les deux amies partagent un même émerveillement.
⇨ Souvenir qui donne lieu spontanément à un dialogue.
Comment est rapporté le dialogue entre les deux amies ?
• Discours direct libre « les reconnais-tu ? » on entend les paroles sans les introduire par un verbe de parole.
• Échange entre la première et la deuxième personne « tu te trompes … je les ai vues ».
• Les répliques s’accélèrent comme des stichomythies « Plus mauves… Non, plus bleues… »
⇨ Cela fait émerger une différence entre les deux amies.
Comment est représentée le désaccord entre les deux amies ?
• Question rhétorique « ne sont-elles pas ? » attend une réponse affirmative.
• Verbe d’état « ne sont-elles pas » interroge la nature même de ces violettes en questionnant leur couleur.
• Mais la réponse est aussi une question rhétorique : « ne te souviens-tu pas » qui attend aussi une réponse affirmative.
• Réponse négative inattendue et répétée : « Non, non ».
La voix pronominale « tu te trompes » renvoie à « tu t’étonnes ».
⇨ Étonnement commun mais souvenirs différents.
Pourtant, les points communs restent plus importants
• Deux personnages comparés « comme moi tu t’étonnes. » communion : une même surprise.
• Comparaison qui revient à la fin « regarde comme moi ressusciter » : cette surprise fait revivre le passé.
• Épanadiplose (un même motif revient au début et à la fin) : la communion entre les deux amies encadrent leur désaccord.
⇨ Cette différence souligne au fond une complicité.
Comment se traduit cette tergiversation ?
• Qualifications de plus en plus subtiles des couleurs « mauve azuré » qui amène ensuite « l’eau mordorée ».
• La qualification des couleurs se retrouve dans le regard même de Missy « décolore l’eau mordorée de ton regard ».
• Dimension symbolique de cette négation lexicale « décolore ».
⇨ On ne sait pas ce que pense réellement Missy.
Comment se termine cette taquinerie ?
• Démonstratif qui désigne le dialogue lui-même « cette taquinerie ».
• Hypallage « rire grave » c’est une gravité feinte.
• Impératifs « cesse cette taquinerie … porte … regarde ».
• Discours narrativisé (verbe de paroles sans discours rapporté) « tu protestes » devient un simple signe silencieux « tu hoches la tête ».
• Adverbe qui marque un tournant « plutôt ».
⇨ Le conflit est une taquinerie qui est bientôt résolue.
Comment le souvenir vient-il résoudre cette discussion ?
• Le sens de la « vue » est remplacé par celui de l’odorat « parfum ».
• Antithèse : ce qui est « changeant » (les couleurs) est aboli au profit de ce qui est « invariable », le parfum.
• Retour du verbe « regarder » à l’impératif (cf début de l’extrait) avec un sens différent (antanaclase). Cette fois-ci elle invite au regard intérieur, vers le souvenir.
• Proposition subordonnée relative « filtre qui abolit les années ». Référence aux parfums évocateurs chez Baudelaire (Dans Les Fleurs du mal, le flacon par exemple).
⇨ Le point commun se trouve dans le sentiment de nostalgie.
Comment est représentée cette immersion dans le souvenir ?
• Participe présent « changeant » (action dans la durée) évoquant le passage des années, s’oppose au gérondif « en respirant » (simultanéité) qui au contraire plonge dans le souvenir.
• Verbes à l’infinitif (ne sont pas encore actualisés par la conjugaison) « ressusciter » puis « grandir ».
• Retour de ce mouvement ascendant « devant toi » mais cette fois-ci pour le souvenir lui-même.
• Points de suspension qui reviennent à la fin pour laisser le temps au souvenir de prendre vie dans la mémoire.
• Verbe qui a une connotation biblique, mystique « ressusciter ».
⇨ Dimension symbolique et magique de ce souvenir.
Un souvenir qui tient du merveilleux
• Artefact merveilleux « le filtre » magique qui « abolit les années ». Le déterminant défini désigne un sortilège bien connu.
• Synesthésie les fleurs qui sont une couleur « violette » parfumée.
• Retour du même verbe « grandir » mais cette fois-ci le sujet est différent « les printemps de ton enfance ».
• La personnification de ces « printemps » allégorie des souvenirs d’enfance. Le pluriel suggère une allégorie envahissante.
⇨ Prépare le lecteur à la suite de ce récit poétique, évocation de l’enfance.
Conclusion
Bilan
Le dernier feu de l’année, à la fin du mois d'avril, est le thème d’un véritable poème en prose, adressé à l’être aimé. Colette invite son amante à contempler le jardin et à partager avec elle cette émotion poétique.
Le passage du temps est perceptible à travers les fleurs qui poussent et envahissent le jardin. Les humains, immergés dans cette végétation, ces couleurs, et surtout ces parfums, mesurent leur finitude et sont renvoyés à leurs souvenirs d’enfance…
Ouverture
Si Colette pense déjà certainement à Baudelaire quand elle représente le pouvoir d’évocation du parfum, elle anticipe déjà la puissance mémorielle de la madeleine de Proust, qui sera l’un des passages les plus célèbres de Du côté de chez Swann, écrit en 1913.
Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.
Portrait de Colette devant les vrilles de la vigne.
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