Cyrano de Bergerac
d'Edmond de Rostand
— Présentation —
1897 — Après la défaite de 1870, l’affaire Dreyfus, des attentats anarchistes, le naturalisme et le symbolisme bien sombres…
Edmond Rostand présente une pièce, en 5 actes, en alexandrins, drôle, épique, émouvante. Remettant sur scène le drame romantique…
C’est un succès !
D’abord, grâce au charisme du personnage : son grand nez cache une grande finesse, qui dépend entièrement du talent de l’auteur !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour [...] me servir toute ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
[...] car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.
Or ce courage et ce talent littéraire font l’intrigue elle-même, puisque Cyrano écrit les lettres de Christian, pour séduire Roxane, malgré ses propres sentiments et malgré le danger…
Le spectateur est donc charmé par un panache qui est au fond, le refus de se compromettre.
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! [...] Mais… chanter, [...]
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, — ou faire un vers !
C’est une grande métaphore, où l’escrime représente le talent du langage.
Élégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Myrmidon,
Qu’à la fin de l’envoi, je touche !
Portrait de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand.