Couverture du livre L'Assommoir de Zola

* Video réservée aux abonnés

Couverture pour L'Assommoir

Émile Zola, L’Assommoir
Chapitre 13 (la fin)
Explication linéaire



Extrait étudié




  La mort devait la prendre petit à petit, morceau par morceau, en la traînant ainsi jusqu’au bout dans la sacrée existence qu’elle s’était faite. Même on ne sut jamais au juste de quoi elle était morte. On parla d’un froid et chaud. Mais la vérité était qu’elle s’en allait de misère, des ordures et des fatigues de sa vie gâtée. Elle creva d’avachissement, selon le mot des Lorilleux. Un matin, comme ça sentait mauvais dans le corridor, on se rappela qu’on ne l’avait pas vue depuis deux jours ; et on la découvrit déjà verte, dans sa niche.
  Justement, ce fut le père Bazouge qui vint, avec la caisse des pauvres sous le bras, pour l’emballer. Il était encore joliment soûl, ce jour-là, mais bon zig tout de même, et gai comme un pinson. Quand il eut reconnu la pratique à laquelle il avait affaire, il lâcha des réflexions philosophiques, en préparant son petit ménage.
  « Tout le monde y passe… On n’a pas besoin de se bousculer, il y a de la place pour tout le monde… Et c’est bête d’être pressé, parce qu’on arrive moins vite… Moi, je ne demande pas mieux que de faire plaisir. Les uns veulent, les autres ne veulent pas. Arrangez un peu ça, pour voir… En v’la une qui ne voulait pas, puis elle a voulu. Alors, on l’a fait attendre… Enfin, ça y est, et, vrai ! elle l’a gagné ! Allons-y gaiement ! »
  Et, lorsqu’il empoigna Gervaise dans ses grosses mains noires, il fut pris d’une tendresse, il souleva doucement cette femme. qui avait eu un si long béguin pour lui. Puis, en l’allongeant au fond de la bière avec un soin paternel, il bégaya, entre deux hoquets :
  — Tu sais… écoute bien… c’est moi, Bibi-la-Gaieté, dit le consolateur des dames… Va, t’es heureuse. Fais dodo, ma belle !


Introduction



Quand on arrive à la fin de l'Assommoir, est-ce qu'on a droit à une morale, à une conclusion ? Dans une lettre publiée dans le Bien Public en 1877, Zola explique :
Je ne suis qu’un greffier qui me défends de conclure. Mais je laisse aux moralistes et aux législateurs le soin de réfléchir et de trouver des remèdes.

Zola prétend qu'il se contente d'observer, et de faire une œuvre scientifique. En réalité, dans la manière même de raconter la déchéance de Gervaise, il implique son lecteur. Derrière le regard distancié, Zola fait passer les convictions d'un écrivain engagé :
Si l’on voulait me forcer absolument à conclure, je dirais que tout L’Assommoir peut se résumer dans cette phrase : fermez les cabarets, ouvrez les écoles.

En cette fin de roman, Gervaise est emportée dans l'indifférence générale, sans une larme, sans cérémonie. Le dernier mot revient au père Bazouge, le croque-mort, désinvolte, ayant déjà bu assez d'alcool pour supporter son travail quotidien.

Cette dernière page du livre est d'une froideur déroutante, choquante pour le lecteur qui s'attendrait à un éloge funèbre, un discours pathétique. Mais c'est peut-être justement par ce refus du pathos que Zola réveille la conscience de ses lecteurs.

Problématique


Comment la mort de Gervaise, mise en scène avec ironie et froideur, permet à Zola de révéler la dimension morale de ce roman naturaliste ?

Axes de lectures pour un commentaire composé


> Le refus d'un discours pathétique qui provoque paradoxalement l'empathie du lecteur.
> La dimension ironique du passage, incarnée par la gaieté du père Bazouge, le croque-mort.
> Des discours rapportés qui révèlent les commérages et l'indifférence des voisins à l'égard de Gervaise.
> Une déchéance fatale qui apparaît comme la conséquence d'une situation sociale malsaine.
> Le destin de Gervaise comme dernière étape du raisonnement d'un écrivain naturaliste engagé.

Premier mouvement
Un mécanisme fatal



La mort devait la prendre petit à petit, morceau par morceau, en la traînant ainsi jusqu’au bout dans la sacrée existence qu’elle s’était faite. Même on ne sut jamais au juste de quoi elle était morte. On parla d’un froid et chaud. Mais la vérité était qu’elle s’en allait de misère, des ordures et des fatigues de sa vie gâtée. Elle creva d’avachissement, selon le mot des Lorilleux. Un matin, comme ça sentait mauvais dans le corridor, on se rappela qu’on ne l’avait pas vue depuis deux jours ; et on la découvrit déjà verte, dans sa niche.

Ce passage nous montre une déchéance trop longue. Gervaise a supplié le père Bazouge, le croque-mort de l'emporter, mais il ne tue pas ses clients, il attend que ceux-ci soient morts. Quand Gervaise le supplie de l'emporter, il lui répond :
— Dame ! il y a une petite opération auparavant… Vous savez, couic !

Voilà pourquoi l'agonie de Gervaise est si longue : « la mort devait la prendre petit à petit, morceau par morceau ». Zola nous montre une déchéance qui représente la dernière étape d'un raisonnement mené tout au long du roman. Cette mort a une dimension exemplaire.

Dans la préface de l'Assommoir, Zola écrit :
Au bout de l'ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l'oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement la honte et la mort. C'est de la morale en action, simplement.

Gervaise est bien passée par toutes ces étapes : sous l'effet de l'acool, elle s'est mise à bâcler son travail, ses enfants sont partis, elle a été battue par son mari, elle a été progressivement expulsée dans des logements de plus en plus petits, elle a tenté de se prostituer, et maintenant elle meurt abandonnée par tout le monde.

Avant d'atteindre la mort, la déchéance de Gervaise ne peut passer que par cette dernière étape : la honte et l'exclusion, elle est oubliée par tout le monde : « Comme ça sentait mauvais dans le corridor, on se rappela qu'on ne l'avait pas vue depuis deux jours » Gervaise est oubliée au point que son absence passe inaperçue. Sans l'odeur de décomposition, peut-être que personne ne l'aurait remarqué.

Malgré la mort terrible du personnage principal du roman, Zola ne développe pas un registre pathétique, qui est fait pour émouvoir le lecteur et le faire pleurer. Au contraire, une distance est gardée, avec des détails sordides : « on la découvrit déjà verte ».

Cette manière de raconter la mort de Gervaise est peut-être encore plus choquante avec cette distance qu'avec un véritable discours pathétique. Le regard réaliste, concret, provoque une impression d'insensibilité.

Cette froideur est renforcée par le regard des voisins, qui se montrent indifférents à la mort de Gervaise. Le voisinage est très présent dans ce passage, à travers le pronom indéfini « on », mais vous allez voir qu'on ne peut pas se fier aux commérages « on ne sut jamais au juste de quoi elle était morte » et pourtant chacun y va de son mot et chacun essaye d'expliquer la mort de Gervaise.

Tout au long du roman, le narrateur laisse la parole aux autres. L'Assommoir est un roman polyphonique, à cause de tous ces discours rapportés. Regardez par exemple : « On parla d'un froid et chaud » : d'habitude, on parle plutôt d'un chaud et froid. L'inversion des deux mots montre bien qu'en fait c'est surtout à cause du froid qu'elle est morte, il est placé en première position.

D'ailleurs un peu plus tôt dans le chapitre, Gervaise était décrite ainsi :
Maintenant, elle habitait la niche du père Bru. C’était là dedans, sur de la vieille paille, qu’elle claquait du bec, le ventre vide et les os glacés.

Le froid a une dimension symbolique importante dès le début du roman. Gervaise a froid lorsque Lantier ne rentre pas dans la première scène du roman. C'est un symbole d'abandon.
Puis, toute frissonnante d’être restée en camisole à l’air vif de la fenêtre, elle s’était assoupie, jetée en travers du lit, fiévreuse, les joues trempées de larmes.

Gervaise a froid également à un moment stratégique du roman, quand elle observe l'alambic qui provoquera l'alcoolisme et la mort de Coupeau :
— C’est bête, ça me fait froid, cette machine… la boisson me fait froid…

C'est maintenant le froid de l'hiver qui provoque la mort de Gervaise. Cependant tout de suite, Zola précise son point de vue :
Mais la vérité était qu’elle s’en allait de misère, des ordures et des fatigues de sa vie gâtée.

Ce serait trop facile de dire que le froid est le seul responsable. En effet, Zola poursuit un raisonnement, il dénonce tout un milieu social malsain.

Regardez le lexique utilisé :
> la misère évidemment est présente tout au long du roman.
> les ordures : Zola dénonce souvent la saleté des faubourgs et la promiscuité dans les logements.
> les fatigues d'un travail qui est particulièrement rude, on peut penser à l'accident de Coupeau par exemple.
> et enfin la vie gâtée fait allusion au relâchement des moeurs, à l'adultère, et à la prostitution.

Tous ces éléments font partie pour Zola d'un mécanisme fatal, inéluctable. Dans une lettre publiée dans le Bien Public en 1877, Zola explique les intentions de son roman :
J’affirme donc avoir fait œuvre utile en analysant un certain coin du peuple dans L’Assommoir. J’y ai étudié la déchéance d’une famille ouvrière, le père et la mère tournant mal, la fille se gâtant par le mauvais exemple, par l’influence fatale de l’éducation et du milieu.

Dès lors, le mot des Lorilleux représente l'attitude stupide de ceux qui jugent et s'abstiennent de comprendre : « elle creva d'avachissement ». Le mot « avachissement » est presque une insulte, on entend le mot « vache » : de cette manière, les Lorilleux accusent Gervaise de fainéantise. Pour eux, la paresse était un de ses défauts naturels. Le lecteur, qui a suivi l'évolution du personnage se trouve à un autre niveau de compréhension.

Deuxième mouvement :
Une ironie tragique cruelle



Justement, ce fut le père Bazouge qui vint, avec la caisse des pauvres sous le bras, pour l’emballer. Il était encore joliment soûl, ce jour-là, mais bon zig tout de même, et gai comme un pinson. Quand il eut reconnu la pratique à laquelle il avait affaire, il lâcha des réflexions philosophiques, en préparant son petit ménage.

Le père Bazouge, c'est le croque-mort. Gervaise le croise à plusieurs reprises à travers le roman. On peut dire que le père Bazouge incarne l'ironie tragique de ce roman : ses apparitions à des moments stratégiques du récit permettent à Zola de faire allusion à la fin tragique de Gervaise.

Le vocabulaire presque argotique utilisé dans ce passage donne l'impression que le narrateur laisse la parole au voisinage qui raconte comment Gervaise est emportée. « La caisse des pauvres » le cercueil est comparé à la caisse de la boutique du pauvre, car les deux sont vides et sonnent creux. C'est donc un humour très contextualisé socialement.

Autre exemple ici : « Les pratiques » c'est le nom qu'on donne aux clients, c'est aussi un vocabulaire spécifique au milieu ouvrier. « Un bon zig ... gai comme un pinson » ce sont aussi des expressions plutôt orales. Zola développe ainsi un style qui utilise le discours rapporté pour mieux observer le langage du peuple.

Ce qui est frappant également dans ce passage, c'est la distance entre le drame de la situation, avec la désinvolture du langage et l'attitude joyeuse du père Bazouge. Pour le croque-mort, on comprend que c'est son travail quotidien, il s'est accoutumé à la tâche, et d'ailleurs, il ne travaille jamais sans avoir bu. On voit bien comment l'alcool devient pour certains ouvriers le seul moyen de supporter leur travail.

La situation en elle-même est particulièrement cynique. Implicitement, on comprend que Gervaise n'aura pas de funérailles, elle est enterrée sans cérémonie. Elle est « emballée » dans une « caisse ». Ce n'est pas une défunte, ni même une morte, c'est une « pratique » : une cliente. Petit à petit, on entre dans le point de vue de croque-mort. Et c'est justement à ce moment là qu'il se met à parler tout seul.

Troisième mouvement :
Des questions laissées au lecteur



Tout le monde y passe… On n’a pas besoin de se bousculer, il y a de la place pour tout le monde… Et c’est bête d’être pressé, parce qu’on arrive moins vite… Moi, je ne demande pas mieux que de faire plaisir. Les uns veulent, les autres ne veulent pas. Arrangez un peu ça, pour voir… En v’la une qui ne voulait pas, puis elle a voulu. Alors, on l’a fait attendre… Enfin, ça y est, et, vrai ! elle l’a gagné ! Allons-y gaiement !

Petit à petit, nous sommes entrés dans le point de vue du père Bazouge, et maintenant, nous avons directement son discours rapporté. Le discours rapporté direct, ce sont des paroles rapportées telles quelles, entre guillemets, ou après un tiret long.

Comme annoncé, ce sont des réflexions philosophiques, avec de nombreux verbes au présent de vérité générale : passer, avoir, être, arriver, vouloir. Mais il n'y a rien de profond dans ces réflexions, ce sont des clichés : certes, tout le monde y passe. Le raisonnement est incontestable : « les uns veulent, les autres ne veulent pas » c'est ce qu'on appelle un truisme : une affirmation qui est exagérément évidente.

Je crois que le point de vue du père Bazouge fait écho à celui des Lorilleux. Ils ne parviennent pas à prendre une réelle distance pour comprendre ce qui est en jeu. C'est justement le travail du romancier naturaliste de donner au lecteur les clés de compréhension.

Le lecteur ressent donc une certaine empathie à l'égard de Gervaise, mais les personnages se montrent complètement indifférents, du coup, cela crée un effet de contraste choquant. La parole du croque-mort « Allons-y gaiement » est en discordance avec la situation, où l'on attendrait une fin triste, un éloge funèbre.

Ensuite, Bazouge résume à sa manière la vie de Gervaise « elle ne voulait pas, puis elle a voulu, alors on l'a fait attendre » cela peut se traduire par : elle ne voulait pas mourir, mais finalement elle a tellement souffert qu'elle aurait préféré y passer plus tôt. Cette manière de présenter la mort de Gervaise renforce paradoxalement le sentiment pathétique, en insistant sur sa souffrance.

On peut aussi s'interroger sur le pronom indéfini « on » : « on l'a fait attendre ». Que représente ce pronom ? Est-ce le destin, qui a retardé la mort de Gervaise ? Est-ce le romancier lui-même qui a scénarisé la mort de son personnage principal ? Est-ce enfin la société et ses structures sociales qui condamnent les plus faibles à mourir de faim et d'abandon ?

C'est peut-être un peu les trois à la fois. Pour dénoncer une situation sociale, le romancier utilise les procédés de la tragédie classique, et donne avec Gervaise un exemple de déchéance fatale, qui relève quasiment du destin ou de la malédiction.

La suite du texte pose encore davantage de questions au lecteur :
Et, lorsqu’il empoigna Gervaise dans ses grosses mains noires, il fut pris d’une tendresse, il souleva doucement cette femme. qui avait eu un si long béguin pour lui. Puis, en l’allongeant au fond de la bière avec un soin paternel, il bégaya, entre deux hoquets :
— Tu sais… écoute bien… c’est moi, Bibi-la-Gaieté, dit le consolateur des dames… Va, t’es heureuse. Fais dodo, ma belle !

Nous sommes complètement dans le point de vue du père Bazouge. C'est ce qu'on appelle la focalisation interne : toutes les marques de subjectivités se rapportent à ce même personnage : perceptions, sentiments, pensées.

Il éprouve de la tendresse pour Gervaise, nous avons accès à ses sentiments. De même, il pense que Gervaise a eu un long béguin pour lui : c'est bien le point de vue du croque-mort qui interprète à sa manière la demande de Gervaise de partir avec lui.

Le père Bazouge fait preuve de beaucoup d'attention : il la soulève doucement, il la dépose avec un soin paternel. Elle qui est morte justement par absence de soins, elle en obtient maintenant qu'elle est morte. C'est une ironie particulièrement cruelle.

La tonalité ironique domine en cette fin de roman. Par exemple, on apprend pour la première fois le surnom du père Bazouge : Bibi-la-Gaieté, le consolateur des dames. On reconnaît bien là une moquerie populaire. Ici la gaieté désigne en fait son inverse, la tristesse. La consolation désigne au contraire la désolation et le deuil. C'est une figure d'ironie : on laisse entendre l'inverse de ce qu'on dit, on parle de gaieté pour évoquer la tristesse.

Comment expliquer ce choix de Zola de terminer son roman de cette manière particulièrement grinçante, sans une larme, sans le moindre effet pathétique ?

Je vois deux explications. D'abord, on peut penser que cette absence de pathos va au contraire renforcer l'émotion. On va d'autant plus déplorer la mort de Gervaise, la trouver injuste, qu'elle ne soulève que l'indifférence.

Certes, on peut penser que Gervaise a mérité son sort en partie. À de nombreuses reprises, elle se montre trop faible, trop orgueilleuse, voire même, trop honnête. Elle aurait pu s'enfuir avec Goujet et refaire sa vie en Belgique. Mais maintenant elle part avec le père Bazouge : La punition est disproportionnée, elle ne paraît pas entièrement responsable de son sort, Zola nous fait ressentir et toucher du doigt l'injustice sociale.

Ma deuxième explication, serait de prendre cette fin du côté joyeux, de prendre l'ironie au pied de la lettre. Zola retourne complètement la situation : la mort est finalement une bonne chose pour Gervaise, une délivrance, « va, t'es heureuse » cela signifie que le bonheur n'est possible que dans la mort, et du même coup, cela dénonce des conditions de vie insupportables. Zola veut nous montrer l'urgence de la situation dans les faubourgs parisiens où l'on meurt de froid et d'abandon.

Zola n'appartient pas à une pensée philosophique pessimiste ou nihiliste. Au contraire, il croit au progrès, il pense qu'on peut faire quelque chose. Voici un deuxième extrait de sa lettre publiée dans Le Bien Public en 1877 :
J’ai fait ce que j’avais à faire ; j’ai montré les plaies, j’ai éclairé violemment des souffrances et des vices, que l’on peut guérir. [...] Voilà comment on vit et comment on meurt [...] je laisse aux moralistes et aux législateurs le soin de réfléchir et de trouver des remèdes.

Conclusion



L'agonie de Gervaise est particulièrement longue, c'est la dernière étape de sa déchéance. Zola insiste sur son abandon total, et l'indifférence des voisins. Le discours rapporté laisse la parole aux commérages, et les détails réalistes révèlent toute l'insensibilité du quartier. Mais cela renforce paradoxalement l'empathie du lecteur, qui perçoit cette injustice.

Gervaise est certainement morte de froid, mais Zola insiste sur le mécanisme qui l'a amené à cette déchéance. Le milieu social, le travail, l'accident de Coupeau, l'alcoolisme, ce sont autant d'étapes dans un raisonnement qui montre que la déchéance de Gervaise était fatale. Ni tout à fait innocente, ni tout à fait coupable, Gervaise est victime de son destin, sur le modèle de la tragédie classique.

La gaieté du croque-mort incarne toute la dimension ironique du passage : pour Gervaise, la mort est devenue préférable à ses conditions de vie. Zola fait ainsi l'œuvre d'un romancier engagé. En donnant à son lecteur les clés de compréhension des mécanismes malsains à l'œuvre dans les faubourgs, il dénonce une réalité insupportable et laisse entendre qu'un véritable progrès est possible.

⭐ Super : voir les conditions pour accéder à tout ! ⭐



⇨ Zola, L'Assommoir 💼 Chapitre 13 (extrait étudié PDF)

⇨ * Zola, L'Assommoir ☁️ Chapitre 13 (nuage de mots) *

⇨ * Questionnaire pour l'analyse de texte *

⇨ * Zola, L'Assommoir 🔎 Chapitre 13 (explication linéaire PDF) *

   * Document téléchargeable réservé aux abonnés.