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Les enjeux de la parole dans
Juste la fin du monde
de Jean-Luc Lagarce
— Dissertation —
Introduction
Accroche
• Le théâtre classique a une forme très régulière.
• Arguments ciselés, alexandrins équilibrés chez Racine notamment.
• La pensée qui se conçoit bien s’énonce clairement.
L’œuvre
• Au contraire chez Lagarce, vers libres, personnages hésitants.
Je suis fasciné par la manière dont, dans la vie, les conversations, les gens — et moi en particulier — essaient de préciser leur pensée à travers mille tâtonnements… Au-delà du raisonnable. Jean-Luc Lagarce, Entretien pour Lucien Attoun, « Vivre le théâtre et sa vie », 16 juin 1995.
• L’épanorthose (reformuler pour mieux dire).
• Les doutes, les silences, révèlent des crises.
Problématique
Dans quelle mesure la parole permet-elle d’exprimer les crises qui hantent cette pièce de Jean-Luc Lagarce ?
Annonce du plan
I. Les mots des crises
II. Les crises au-delà des mots
III. La parole théâtrale en crise
Première partie :
Les mots des crises
1. Les étiquettes qui définissent les personnages
• Antoine est accusé par Louis d’être déplaisant.
• D’autres mots surgissent « désagréable, brutal »
• Chaque personnage a une étiquette.
• Le nom propre est encore plus fatal « Louis » est le nom du père.
2. La confidence
• Le mot adressé en privé prend naturellement plus d’importance.
• Chaque membre de la famille aura quelque chose à dire à Louis.
• Suzanne parle d’admiration : cela cache peut-être de la jalousie ?
SUZANNE. — Nous éprouvons les uns et les autres, ici, tu le sais, [...] une certaine forme d'admiration, c'est le terme exact, une certaine forme d'admiration pour toi. (Partie 1, scène 2, v.53-55)
3. Les mots de la mère.
• Les mots du passé : « le dimanche, on allait se promener »
• Rapidement, ils deviennent des reproches.
• Les mots de la mère sont des prophéties auto-réalisatrices.
LA MÈRE. — Ils veulent te parler, tout ça … ils voudront t’expliquer mais ils t’expliqueront mal … ils seront brutaux. (Partie 1, scène 8, v.28-48)
Transition vers la deuxième partie
• Antoine se tait « pour donner l’exemple »
• Suzanne se dit « proportionnellement silencieuse »
• Les mots ne sont pas suffisants pour expliquer les crises.
Deuxième partie :
Les crises au-delà des mots
1. Attitudes et gestes
• Lagarce confie les didascalies aux personnages.
• Suzanne s’étonne quand Louis serre la main de Catherine.
• Antoine compare sa sœur à un épagneul.
• La mère caresse la joue de Louis au moment de son départ.
• La mère pardonne son fils d’avance « il a toujours fait ce qu’il avait à faire. » Toutes ses actions sont légitimes.
• Louis sait qu’il accuse son propre frère, sans parole.
LOUIS. — Il ne me retient pas, et sans le lui dire, j'ose l'en accuser. (Partie 2, scène 1, v.36-39)
2. le ton de la voix
• Dans l’intermède, Catherine entend de loin la dispute des frères.
CATHERINE. — Vous vous disputiez, [...] on entendait Antoine s'énerver et c'est maintenant comme si tout le monde était parti. (Intermède, scène 5, v.7-9)
• Le chant permet à Louis de réaliser sa crainte des liens affectifs :
LOUIS. — Je me le chantonne pour entendre juste le son de ma voix : la pire des choses serait que je sois amoureux. (Intermède, v.11-18)
3. Expressions toutes faites
• Moment de crise quand Antoine répète la phrase de Louis :
LOUIS. — Oui, je veux bien, un peu de café, je veux bien.
ANTOINE. — « Je veux bien, un peu de café, je veux bien. »
CATHERINE. — Antoine ! (Partie 1, scène 9, v.33-34)
• L’expression « d’une pierre deux coups » est une métaphore violente.
• Les mots et expressions toutes faites suggèrent des rôles implicites : frères ennemis de la bible, étranger de Camus…
Transition vers la troisième partie
• Théâtre insuffisant pour exprimer ces crises ?
• Théâtre lui-même en crise ?
Troisième partie :
La parole théâtrale en crise
1. Les mots luttent contre eux-même
• La prétérition par (dire une chose en affirmant qu’on ne la dit pas)
CATHERINE. — Ce n’est pas un reproche, [...] je ne voudrais pas avoir l’air de vous faire un mauvais procès. (Partie 1, scène 6, v.35-56)
• Épanorthose : chaque mot ajouté tente d’effacer les mots déjà prononcés. Difficulté pour Louis, de dire, d’annoncer :
LOUIS. — Pour annoncer,
dire,
seulement dire,
ma mort prochaine et irrémédiable,
l'annoncer moi-même, en être l'unique messager, (Prologue, v.28-32)
2. Le théâtre : personnage en crise
• Louis, sur le point de mourir, serait une allégorie du théâtre lui-même.
Il s’agit de refuser la convention et de fait, l’utilisation du théâtre comme simple divertissement [...]. Il s’agit [...] que le théâtre aille à sa perte : c’est là le seul théâtre possible. Jean-Luc Lagarce, Théâtre et pouvoir en occident, 1980-2011.
• Démasquer la supercherie du personnage qui joue un rôle.
ANTOINE. — Tu es pris à ce rôle — [...] C'est ta manière à toi, ton allure, le malheur sur le visage. (Partie 2, scène 3, v.119-133)
3. La double énonciation propre au théâtre
• Avertissements indirectement adressés au spectateur lui-même.
ANTOINE. — J’ai fini, je ne dirai plus rien. Seuls les imbéciles, ou ceux-là, saisis par la peur, auraient pu en rire. (Partie 2, scène 3, v.223-226)
• Personnages qui jouent le rôle d’un spectateur sur scène : la mère, Suzanne et Catherine assistent à la scène finale en silence :
LA MÈRE. — Nous ne bougeons presque plus, nous sommes toutes les trois, comme absentes, on les regarde, on se tait. (Partie 2, scène 3, v.2-4)
• Fin de la pièce, un cri qui n’a pas été poussé :
LOUIS. — Ce que je pense [...]
c'est que je devrais pousser un grand et beau cri, [...]
que c'est ce bonheur-là que je devrais m'offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l'ai pas fait. (Épilogue, v.19-26)
• Cri entendu par les spectateurs qui débattent du sens de la pièce !
Conclusion
• Une parole fondatrice, les mots ont un poids.
• Mots choisis avec soin, étiquettes, ou noms propres.
• Mais ils cachent aussi des actes, des absences.
• Ils sont dépassés par des gestes, des intonations.
• Les crises des personnages interrogent le théâtre lui-même.
• Théâtre rénové pour nous permettre d’aborder nos crises collectives ?
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