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Les personnages de la pièce
Juste la fin du monde
de Jean-Luc Lagarce
• Nous allons voir ensemble chacun des personnages pour comprendre la dynamique de la pièce.
• Louis mystère central de la pièce.
• beaucoup de questions : pourquoi est-il parti, revenu ?
• Chaque personnage aide à comprendre l’énigme…
Suzanne
• 23 ans (Louis en a 34)
• Il est parti de la maison à 17 ans, elle en avait 6.
• Proche d’Antoine, connaît Catherine, marraine de son neveu Louis.
• Heureuse de retrouver Louis. Antoine la compare à un « épagneul ».
• Fière d’avoir une voiture, elle voudrait quitter la maison de sa mère.
• Elle reproche à Louis de n’écrire que des cartes postales.
• Petite dernière, se sent négligeable (étiquette que la mère lui colle).
• Son arrangement secret : être bloquée par le départ de Louis.
Tu voulais être malheureuse parce qu'il était loin
mais [...] tu ne peux pas le rendre responsable [...]
c'est juste un arrangement. (Intermède, scène 6, v.12-16)
Catherine
• Bavarde mais craint d’importuner, parle des enfants.
• Précautions oratoires, utilise les mots des autres.
• En retrait, elle ne pourra pas aider. N’est-ce qu’une apparence ?
• Suzanne suggère que Catherine « sait choisir et décider ».
CATHERINE. — Moi, je ne compte pas et je ne rapporterai rien, [...] ce n'est pas mon rôle. (Partie 1, scène 6, v.77-80)
La Mère
• 61 ans, on ne connaît pas son prénom.
• Elle a tout vécu mais elle choisit ses souvenirs.
• Un oubli, un non-dit : l’absence ou la mort de son mari, le père.
• Étiquettes sur ses enfants (négatives).
- Louis a « cette façon habile et détestable d’être paisible ».
- Antoine « l’autre fils », Suzanne « ne compte pas » ⇨ « brutaux ».
• L’oubli est une manière de rejeter ses responsabilités.
• Ces étiquettes sont des prophéties auto-réalisatrices (destin).
• Même lorsqu'elle pense conjurer le sort, elle le précipite.
LA MÈRE. — même si ce n'est pas vrai, un mensonge
qu'est-ce que ça fait ? Juste une promesse qu'on fait
en sachant par avance qu'on ne la tiendra pas. (Partie 1, scène 8, v.135-140)
Antoine
• 32 ans, marié à Catherine, 2 enfants : Louis 6 ans et une fille 8 ans.
• Lien rompu avec son frère : « ça ne peut plus être important ».
• Dénonce le chantage affectif de Louis « tu manquais d’amour ».
• Le départ de Louis est comme une accusation à son encontre.
• Il reprend les responsabilités laissées par Louis (être père et aîné).
• Lui au contraire met un point d’honneur à être présent.
• Travaille dans une usine d’outillage.
• Il n’aime pas les « histoires » et questionne l’illusion théâtrale :
ANTOINE. — Des histoires. [...] Et moi,
[...] je ne saurai jamais ce qui est vrai et ce qui est faux,
la part du mensonge. (Partie 1, scène 11, v.72-77)
Louis
• 34 ans. Les monologues nous donnent accès à ses pensées.
• À quel point choisit-il ce qu'il nous révèle ?
• Personnage jugé par le spectateur : courage ou égoïsme ?
• Peu affectueux, solitaire, indifférence qui le rend inaccessible.
• Habileté, maniement du langage, maniement du silence :
LOUIS. — Il semble vouloir me faire déguerpir[...]. Il ne me retient pas, et sans le lui dire, j'ose l'en accuser.
• Louis s’accuse lui-même, excessivement ? Abandonner = tuer ?
• Personnage qui sait sa mort prochaine, crise existentielle.
• Confronté à l’absurdité de la vie comme l’étranger de Camus.
• Confronté au départ de son père quand il était adolescent, conviction qu’on ne l’aime plus un jour ou l’autre : il préfère partir.
• Plusieurs indices de l’homosexualité supposée de Louis (cela est plus explicite dans le film de Dolan).
• Procès exemplaire du Héros tragique : un peu innocent, un peu coupable. Suscite terreur et pitié.
• Masque ou tricherie de l’homme malheureux, Tartuffe incarnant la Bonté même, Malade Imaginaire, tragédien imaginaire ?
• Dramaturge et metteur en scène, déborde son rôle d’acteur.
• La pièce est peut-être le beau cri qu’il rêve de crier ?
Je devrais pousser un grand et beau cri, [...]
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l'ai pas fait. (Partie 2, scène 3, v.19-26)
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