Françoise de Graffigny,
Lettres d’une Péruvienne
Résumé court de l’œuvre
🦙 Que ferait une jeune femme issue de la civilisation inca, si elle se retrouvait soudainement en France ? C’est exactement ce que Mme De Graffigny imagine dans ses Lettres d’une Péruvienne.
Ce qui est génial, c’est qu’elle donne directement la parole à sa jeune femme inca ! Zilia décrit à son amant Aza ses découvertes, de son point de vue de femme, exilée, et esclave.
Pour réussir ce tour de force, Mme de Graffigny modifie l’Histoire : elle transpose la conquête du Pérou par les conquistadors, du XVIe siècle au XVIIIe siècle.
C’est audacieux, mais ça lui permet d’atteindre son objectif : montrer l’absurdité de ses contemporains, à travers le regard d’une étrangère !
Mme de Graffigny s’est beaucoup documentée pour inventer le personnage de Zilia. Mais à travers son héroïne péruvienne, elle défend surtout les idées nouvelles répandues par ceux qu’on appelle… les philosophes des Lumières.
Que contient ce roman exactement ? Je vais te le raconter, en respectant l’ordre des lettres, en deux grandes parties.
Première partie (lettres 1 à 27)
La ville du Soleil est attaquée par des conquistadors, Zilia arrachée à son temple est vendue à des Français. Elle se trouve alors dans un grand bâtiment qui remue : on devine que c’est un bateau…
Le commandant prend soin de la jeune péruvienne, on devine qu’il est amoureux d’elle. Elle l’appelle Cacique (une sorte de chef inca) mais son véritable nom, c’est Déterville.
Après une escale à Marseille, ils arrivent à Paris. Déterville présente Zilia à sa sœur Céline qui est d’une grande gentillesse. Elle est triste car sa mère l’empêche d’épouser celui qu’elle aime.
C’est alors la phase de grandes découvertes : Zilia apprend le français, et sort en société. C’est un bouleversement car elle découvre l’ambition et la vanité des Français ! Charmée par l’Opéra, elle est horrifiée par les tragédies.
Un malheur est arrivé : Déterville doit partir à la guerre. Sa mère envoie alors Zilia et Céline au couvent, lieu très critiqué par Mme de Graffigny. Là -bas, Zilia rencontre un prêtre, personnage décevant, qui n’a rien d’un philosophe !
Enfin, Déterville de retour fait une déclaration d’amour à Zilia ! Mais elle lui dit que son cœur appartient à Aza… Malgré sa tristesse, Déterville s’incline, et lui apporte bientôt une bonne nouvelle : Aza est à la cour d’Espagne, prêt à venir en France !
Deuxième partie (lettres 28 à 41)
Suite au décès de leur mère, Déterville et sa sœur ont finalement touché l’héritage. Céline épouse enfin celui qu’elle aime, et s’installe à la campagne. Zilia admire le jardin, où la nature est admirablement maîtrisée, mais le génie des français est toujours étrangement au service du superflu…
La satire se développe alors, notamment à travers des Lettres que Mme de Graffigny a ajoutées en 1752 : les français cultivent une politesse hypocrite. Les jeunes filles françaises sont méprisées, maintenues dans l’ignorance, et ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour leur instruction.
Un jour, Déterville et Céline font une surprise extraordinaire à Zilia : ils lui ont acheté une maison, qu’ils ont meublée avec des trésors retrouvés du Temple du Soleil.
Déterville avoue à Zilia combien il lui est difficile de cacher son amour pour elle… Cependant, il lui apporte une lettre : Aza arrive à Paris ! Mais c’est un malheur : Aza, converti par les espagnols, a trouvé une fiancée catholique.
Enfin, Zilia parvient à trouver un équilibre : indépendante, elle cultive l’amitié, l’étude, et encourage Déterville à trouver comme elle un bonheur fait de plaisirs innocents et durables.
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Auteur inconnu, ConquĂŞte de Tenochtitlan (1521), vers 1650.
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