Couverture du livre Dom Juan de Molière

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Couverture pour Dom Juan

Molière, Dom Juan
Acte I scène 3
Explication linéaire



Extrait étudié




  DOM JUAN
Madame, à vous dire la vérité…

  DONE ELVIRE
Ah, que vous savez mal vous défendre pour un homme de cour, et qui doit être accoutumé à ces sortes de choses ! J'ai pitié de vous voir la confusion que vous avez. Que ne vous armez-vous le front d'une noble effronterie ? Que ne me jurez-vous que vous êtes toujours dans les mêmes sentiments pour moi, que vous m'aimez toujours avec une ardeur sans égale, et que rien n'est capable de vous détacher de moi que la mort ! que ne me dites-vous que des affaires de la dernière conséquence vous ont obligé à partir sans m'en donner avis, qu'il faut que malgré vous vous demeuriez ici quelque temps, et que je n'ai qu'à m'en retourner d'où je viens, assurée que vous suivrez mes pas le plus tôt qu'il vous sera possible : qu'il est certain que vous brûlez de me rejoindre, et qu'éloigné de moi, vous souffrez ce que souffre un corps qui est séparé de son âme. Voilà comme il faut vous défendre, et non pas être interdit comme vous êtes.

  DOM JUAN
Je vous avoue, Madame, que je n'ai point le talent de dissimuler, et que je porte un cœur sincère. Je ne vous dirai point que je suis toujours dans les mêmes sentiments pour vous, et que je brûle de vous rejoindre, puisque enfin il est assuré que je ne suis parti que pour vous fuir ; non point par les raisons que vous pouvez vous figurer, mais par un pur motif de conscience, et pour ne croire pas qu'avec vous davantage je puisse vivre sans péché. Il m'est venu des scrupules, Madame, et j'ai ouvert les yeux de l'âme sur ce que je faisais. J'ai fait réflexion que pour vous épouser, je vous ai dérobée à la clôture d'un couvent, que vous avez rompu des vœux, qui vous engageaient autre part, et que le Ciel est fort jaloux de ces sortes de choses. Le repentir m'a pris, et j'ai craint le courroux céleste. J'ai cru que notre mariage n'était qu'un adultère déguisé, qu'il nous attirerait quelque disgrâce d'en haut, et qu'enfin je devais tâcher de vous oublier, et vous donner moyen de retourner à vos premières chaînes.

  DONE ELVIRE
Ah ! scélérat, c’est maintenant que je te connais tout entier !



Introduction



Quelques jours après sa première représentation, Dom Juan est violemment attaqué, dans un texte intitulé : Observations sur une comédie de Molière intitulée le Festin de pierre, par le sieur de Rochemont. Un sonnet anonyme traduit la violence de la querelle du Festin de Pierre :
Tout Paris s'entretient du crime de Molière.
Tel dit : j'étoufferais cet infâme bouquin,
L'autre : je donnerais à ce maître faquin
De quoi se divertir à grands coups d'étrivière.


Le personnage de Dom Juan, libertin et libre penseur, choque la société de l'époque, et c'est notamment dans sa confrontation avec Done Elvire qu'il est le plus extrême : jouant les hypocrites, il abandonne sa femme, blasphème, et se moque des valeurs habituelles de la société.

Problématique


Comment cette scène de confrontation entre Dom Juan et Done Elvire utilise-t-elle les ressources du théâtre pour faire tomber le masque du libertin, et interroger son rapport avec les valeurs de la société ?

Axes de lecture pour un commentaire composé


> Un jeu avec l'illusion théâtrale.
> L'hypocrisie comme seule échappatoire.
> L'empathie du spectateur avec le personnage d'Elvire.
> Un rapport de force.
> Un moment de prise de conscience.
> Le libertinage s'oppose aux valeurs de la société.

Premier mouvement :
Leçon de théâtre, leçon de noblesse



DOM JUAN.— Madame, à vous dire la vérité…
DONE ELVIRE.— Ah, que vous savez mal vous défendre pour un homme de cour, et qui doit être accoutumé à ces sortes de choses ! J'ai pitié de vous voir la confusion que vous avez. Que ne vous armez-vous le front d'une noble effronterie ? Que ne me jurez-vous que vous êtes toujours dans les mêmes sentiments pour moi, que vous m'aimez toujours avec une ardeur sans égale, et que rien n'est capable de vous détacher de moi que la mort !


Il faut déjà rappeler que Sganarelle assiste à cette scène sans rien dire, il est un peu comme le spectateur qui voit les acteurs s'animer et s'affronter.

Or, c'est précisément une leçon de théâtre qu'Elvire va faire à Dom Juan, en lui donnant ses répliques au discours indirect. Le discours indirect, ce sont des paroles reformulées dans une subordonnée derrière un verbe introducteur : « que ne me jurez-vous que ». L'homme de cour est en effet souvent assimilé à un homme de théâtre, il doit être habitué à ces sortes de choses, c'est à dire qu'il est habitué à jouer la comédie. Molière met en scène le théâtre dans le théâtre pour dénoncer les artifices de la cour et des courtisans.

Cette mise en abyme illustre le thème baroque du theatrum Mundi : le monde est un théâtre où tout n'est qu'illusion, et les hommes ne sont que des acteurs qui portent tous un masque.

Et en effet, Done Elvire invite Dom Juan à porter un masque : armez-vous le front d'une noble effronterie. L'effronterie vient remplacer la sincérité. Lorsque Dom Juan affirme vouloir lui dire la vérité, c'est une antiphrase : c'est-à-dire qu'il dit l'inverse de ce qu'il pense. Il lui annonce qu'il est prêt à mentir. Les deux personnages sont dans une situation telle qu'ils savent que l'hypocrisie est inévitable.

Done Elvire encore amoureuse n'est plus tout à fait dupe… Elle demande à Dom Juan de lui mentir… C'est particulièrement émouvant, car on comprend que si la jeune femme est consciente que Dom Juan ne l'aime plus, elle se dit encore capable d'accepter l'illusion.

Le discours de Done Elvire est justement fait pour toucher le spectateur. Elle exprime beaucoup d'émotions, avec une interjection, des exclamations. « Que vous savez mal vous défendre » l'adverbe exclamatif intensifie encore cette émotion. La conjonction de subordination « que » est répétée plusieurs fois, c'est ce qu'on appelle une anaphore rhétorique, le fait de commencer plusieurs propositions de la même manière.

Elvire est capable de pitié pour celui qu'elle voit : par cette grandeur d'âme, elle mérite aussi l'empathie du spectateur qui voit en elle une femme abandonnée mais digne jusqu'au bout.

Cette réplique marque un moment entre un avant et un après. Le mot « toujours » est répété deux fois « vous êtes toujours dans les mêmes sentiments … vous m'aimez toujours » mais il est justement nié, il reste virtuel « que ne me jurez-vous que vous êtes toujours » Les sentiments de Dom Juan ont-ils jamais existé ? Ce n'est pas tant le sentiment qui se termine, que le mensonge qui ne peut plus tenir. Ce moment de basculement va profondément changer les deux personnages.

Dom Juan ne va plus avoir aucune limite, il va pouvoir se consacrer à de nouvelles conquêtes, tandis que Done Elvire va s'affranchir de son amour passionnel pour entrer dans un amour désintéressé et bienveillant. Lorsque Done Elvire réapparaît à la scène 6 de l'acte IV, elle a profondément changé :

DONE ELVIRE.— Le Ciel a banni de mon âme toutes ces indignes ardeurs que je sentais pour vous, tous ces transports tumultueux d’un attachement criminel, tous ces honteux emportements d’un amour terrestre et grossier ; et il n’a laissé dans mon cœur pour vous qu’une flamme épurée de tout le commerce des sens, une tendresse toute sainte, un amour détaché de tout, qui n’agit point pour soi, et ne se met en peine que de votre intérêt.

Dom Juan et Done Elvire sont dans un rapport de force. « Que ne vous armez-vous le front » … La métaphore guerrière où Dom Juan assailli doit se défendre, révèle bien le conflit entre les deux personnages. Elvire se place au-dessus de son adversaire « j'ai pitié de vous voir la confusion que vous avez » … Il ne l'attendait pas, elle profite de l'effet de surprise. Les deux personnages vont s'affronter.

Dans cette première réplique, c'est Done Elvire qui a le dessus. Elle lui donne des leçons de noblesse, et l'exemple du courage. Dans les valeurs de l'amour courtois, l'ardeur de l'amour est liée à l'ardeur au combat, car l'homme d'honneur est capable d'affronter la mort pour sa Dame. Done Elvire, descendante de la grande aristocratie, représente les valeurs traditionnelles de la noblesse, que le libertinage de Dom Juan remet en cause.

Deuxième mouvement :
Une improvisation maîtrisée



DONE ELVIRE.— Que ne me dites-vous que des affaires de la dernière conséquence vous ont obligé à partir sans m'en donner avis, qu'il faut que malgré vous vous demeuriez ici quelque temps, et que je n'ai qu'à m'en retourner d'où je viens, assurée que vous suivrez mes pas le plus tôt qu'il vous sera possible : qu'il est certain que vous brûlez de me rejoindre, et qu'éloigné de moi, vous souffrez ce que souffre un corps qui est séparé de son âme. Voilà comme il faut vous défendre, et non pas être interdit comme vous êtes.

Done Elvire entre de plus en plus dans le rôle de Dom Juan. Le discours indirect est introduit par le verbe dire, puis une série de subordonnées conjonctives. Done Elvire termine sa réplique avec le présentatif « voilà » qui permet de montrer la scène elle même. Étymologiquement, le présentatif est bien lié au verbe voir à l'impératif. Ici, c'est un marqueur pour indiquer qu'elle ressort de son rôle de Dom Juan. Avec cette leçon de théâtre improvisée, Molière joue avec l'illusion théâtrale.

Molière confie à Done Elvire les éléments attendus d'une excuse courtoise, ce sont des clichés littéraires. L'amant brûle de rejoindre sa bien aimée, le corps est séparé de son âme. Ces éléments sont trop artificiels pour correspondre à la réalité. Le futur lui-même est accablant : vous suivrez mes pas. Évidemment, ce sont des promesses en l'air qu'elle lui conseille de faire. Molière nous montre que le comportement de Dom Juan est intenable sans mensonge, il ne peut se résoudre que dans l'hypocrisie.

Done Elvire accumule les compléments circonstanciels : « sans m'en donner avis … malgré vous … le plus tôt qu'il vous sera possible », en réalité, ce sont des éléments accablants. Dom Juan est parti sans donner de nouvelles, de sa propre décision, et il est interrompu par Elvire alors qu'il organise une promenade en barque…

Être interdit signifie rester silencieux. Dom Juan n'a pas besoin de parler car son silence est révélateur : s'il ne dit pas ces excuses, c'est que la vérité est toute autre. Cette scène est donc un véritable moment de basculement, qui va permettre à Elvire de faire tomber le masque de Dom Juan.

Malgré les clichés, on peut tout de même remarquer comment Done Elvire redonne à ces lieux communs de l'amour une réelle vivacité. Les verbes de mouvement « partir … demeurer … retourner … suivre … rejoindre … séparer » contiennent des allitérations en R qui entrent en écho avec le verbe souffrir qui revient coup sur coup à la fin de la réplique. Done Elvire fait un véritable discours lyrique, qui semble puiser dans une véritable souffrance qu'elle a elle-même endurée. Le spectateur ne peut manquer d'être touché par ce témoignage d'un amour sincère.

Done Elvire assaille Dom Juan de paroles avec une longue phrase qui ne lui laisse pas le temps de reprendre son souffle. Le verbe « défendre » encadre sa réplique. Les verbes impersonnels rappellent à Dom Juan ses devoirs : « il faut que » revient deux fois « il vous sera possible … il est certain ». Le dialogue entre les deux personnages est un véritable rapport de force.

Deuxième mouvement :
Un mensonge assumé



DOM JUAN.— Je vous avoue, Madame, que je n'ai point le talent de dissimuler, et que je porte un cœur sincère. Je ne vous dirai point que je suis toujours dans les mêmes sentiments pour vous, et que je brûle de vous rejoindre, puisque enfin il est assuré que je ne suis parti que pour vous fuir ; non point par les raisons que vous pouvez vous figurer, mais par un pur motif de conscience, et pour ne croire pas qu'avec vous davantage je puisse vivre sans péché.

Dès le début de sa tirade, Dom Juan révèle ironiquement ses intentions, avec des antiphrases : il ne va rien avouer, il n'a pas l'intention d'être sincère, il va trouver une nouvelle manière de dissimuler ses véritables intentions. En fait, il affirme tellement son refus d'avouer, que cela vaut pour un aveu. C'est une figure de style qui s'appelle la prétérition : dire une chose précisément en affirmant qu'on ne la dit pas. C'est un tour de force, car il parvient à jouer l'hypocrite, tout en se moquant de l'hypocrisie.

Dom Juan en fait trop, notamment, il est trop modeste : le spectateur sait bien qu'il a un véritable talent d'acteur, pour tourner le langage à son profit. Pour Dom Juan, l'hypocrisie n'est finalement qu'un nouvel exercice de style. Au lieu de jouer le rôle de l'amant mortifié que lui propose Elvire, il nous annonce qu'il va jouer un rôle de Tartuffe, le faux dévot qui se cache derrière des « motifs de conscience ».

Il faut savoir que Tartuffe a été représenté tout juste un an avant Dom Juan, et avait été aussitôt interdit. Le personnage du faux dévot est encore très frais dans la mémoire des spectateurs.

Dom Juan reprend les paroles de Done Elvire, pour les retourner contre elle « je ne vous dirai point que je suis toujours dans les mêmes sentiments pour vous ». Il refuse d'entrer dans son jeu et multiplie les négations « je n'ai point le talent … je ne vous dirai point … non point par les raisons que vous pouvez vous figurer … pour ne croire pas » De cette manière, il reste maître de la situation. Le rapport de force tourne en sa faveur.

Quand on regarde les arguments de Dom Juan, force est de constater qu'il ne prend pas vraiment la peine de construire un discours crédible. Avec une certaine perversion, il évoque « les raisons que vous pouvez vous figurer » : il nie son libertinage de manière tellement désinvolte qu'il le rend indiscutable. Il n'a jamais eu l'intention de lui être fidèle.

À ce moment-là, le jeu d'actrice de Done Elvire est très important, car c'est un coup fatal qu'il porte à son amour. Le spectateur ne peut qu'entrer en empathie avec la jeune épouse qui est à la fois rejetée et moquée.

D'ailleurs, la croyance qu'il donne pour dissimuler son libertinage est en même temps une véritable moquerie à l'égard de la religion. La double négation qu'il utilise est un pied de nez : en bref, il décide de croire que vivre avec elle est un péché, parce que ça l'arrange. Avec cynisme, Dom Juan laisse tomber le masque, il se moque de son propre rôle d'hypocrite. Ces fausses excuses exagérées sont un moment de prise de conscience pour Done Elvire.

Troisième mouvement :
Une leçon d’hypocrisie



DOM JUAN. — Il m'est venu des scrupules, Madame, et j'ai ouvert les yeux de l'âme sur ce que je faisais. J'ai fait réflexion que pour vous épouser, je vous ai dérobée à la clôture d'un couvent, que vous avez rompu des vœux, qui vous engageaient autre part, et que le Ciel est fort jaloux de ces sortes de choses. Le repentir m'a pris, et j'ai craint le courroux céleste. J'ai cru que notre mariage n'était qu'un adultère déguisé, qu'il nous attirerait quelque disgrâce d'en haut, et qu'enfin je devais tâcher de vous oublier, et vous donner moyen de retourner à vos premières chaînes.

DONE ELVIRE.— Ah ! scélérat, c’est maintenant que je te connais tout entier.


Dom Juan va donner toutes les excuses d'un faux dévot, un peu comme Tartuffe le ferait, en utilisant le vocabulaire religieux : l'âme, le couvent, le Ciel, le courroux céleste, une disgrâce d'en haut. Il construit alors un excellent discours d'hypocrite. Mais vous allez voir que Dom Juan n'essaye pas de rendre son discours crédible, au contraire, il se moque ouvertement de la religion.

Quand il dit « j'ai ouvert les yeux de l'âme », il utilise avec une fausse maladresse, une métaphore qui relève du corps pour décrire l'âme, qui sont normalement opposés. L'âme devient alors une sorte de monstre avec des yeux. Or les yeux sont justement ce qui lui font voir le charme des autres femmes. À travers ce mépris du mariage, Dom Juan rejette à la fois la religion et la société.

Dom Juan joue avec les clichés de la comédie pour mieux blasphémer. Les voeux de Done Elvire représentent évidemment les vœux de chasteté qu'elle a prononcés quand elle est entrée au couvent. Ainsi, le Ciel jaloux est comparé par Dom Juan à un mari trompé. Le courroux céleste nous donne à voir Dieu lui-même comme un cocu en colère. « J'ai cru que notre mariage n'était qu'un adultère déguisé » ici, c'est le thème du travestissement. Dom Juan transforme tout en farce, en comédie grotesque.

Lorsque Dom Juan parle de « quelque disgrâce d'en haut », le ton ironique est très perceptible : on est loin d'un « châtiment divin » comme on peut en trouver dans la bible. L'article indéfini « quelque » montre que cela lui importe peu. Le mot « disgrâce » est trop léger, et fait référence au domaine des apparences. Done Elvire prend pleinement conscience que Dom Juan fait semblant d'être sincère pour mieux blasphémer.

Il faut savoir que le spectateur de l'époque connaît le sous-titre de la pièce « l'athée foudroyé ». La scène finale, où Dom Juan est puni de ses péchés, est déjà célèbre, car elle a été jouée au théâtre dans des versions précédentes. Ce dédain de Dom Juan pour la justice divine est donc une véritable ironie tragique : un signe avant-coureur de son destin.

Dom Juan rejette ses fautes sur Done Elvire, elle se trouve accusée de façon très directe, regardez : « vous avez rompu des voeux … notre mariage n'était qu'un adultère déguisé » dans cette histoire, c'est Elvire qui était engagée ailleurs, et donc adultère. Dom Juan néglige sa propre responsabilité. Il se donne même le rôle du sauveur, puisqu'il va lui « donner moyen de retourner à ses premières chaînes ». Tout est fait pour provoquer l'indignation, et l'empathie du spectateur avec Elvire, la victime qui se retrouve accusée.

Dom Juan garde le dessus dans ce rapport de force, car il reste indifférent et préserve les apparences. Cependant, il est obligé de faire tomber son masque, car son discours est exagéré. La réaction d'Elvire montre bien que Dom Juan lui apparaît pour la première fois sous son véritable jour.

Conclusion



Dans cette scène, le théâtre est mis en abyme : Elvire donne à Dom Juan des cours de théâtre, et Dom Juan refuse le rôle qu'elle lui donne pour en jouer un autre, celui de l'hypocrite. Molière nous montre que le libertinage de Dom Juan ne peut fonctionner que sur le mensonge et l'hypocrisie.

Done Elvire et Dom Juan se confrontent, nous assistons à un véritable rapport de force. Tout au long de cet échange, Elvire reste digne et noble. C'est une victime de Dom Juan, mais sa force de caractère fait qu'elle emporte l'adhésion du spectateur.

Dom Juan n'incarne pas le rôle d'hypocrite exactement comme Tartuffe. Il en fait trop, il n'essaye même pas d'être crédible, il est trop conscient de la posture qu'il incarne. Dom Juan se moque autant de l'hypocrisie que de la société en général. En jouant les faux dévots, Dom Juan s'amuse à faire des blasphèmes. C'est un véritable moment de révélation pour Elvire, qui réalise la démesure du personnage de Dom Juan.


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