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Explication linéaire
Partie 1 chapitre 6
Madame Bovary de Flaubert
Extrait étudié
Il y avait au couvent une vieille fille qui venait tous les mois, pendant huit jours, travailler à la lingerie. Protégée par l’archevêché comme appartenant à une ancienne famille de gentilshommes ruinés sous la Révolution, elle mangeait au réfectoire à la table des bonnes sœurs, et faisait avec elles, après le repas, un petit bout de causette avant de remonter à son ouvrage.
Souvent les pensionnaires s’échappaient de l’étude pour l’aller voir. Elle savait par cœur des chansons galantes du siècle passé, qu’elle chantait à demi-voix, tout en poussant son aiguille. Elle contait des histoires, vous apprenait des nouvelles, faisait en ville vos commissions, et prêtait aux grandes, en cachette, quelque roman qu’elle avait toujours dans les poches de son tablier, et dont la bonne demoiselle elle-même avalait de longs chapitres, dans les intervalles de sa besogne.
Ce n’étaient qu’amours, amants, amantes, dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu’on tue à tous les relais, chevaux qu’on crève à toutes les pages, forêts sombres, troubles du cœur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l’est pas, toujours bien mis, et qui pleurent comme des urnes.
Pendant six mois, à quinze ans, Emma se graissa donc les mains à cette poussière des vieux cabinets de lecture. Avec Walter Scott, plus tard, elle s’éprit de choses historiques, rêva bahuts, salle des gardes et ménestrels. Elle aurait voulu vivre dans quelque vieux manoir, comme ces châtelaines au long corsage, qui, sous le trèfle des ogives, passaient leurs jours, le coude sur la pierre et le menton dans la main, à regarder venir du fond de la campagne un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir.
Introduction
Vous savez que ce roman, Madame Bovary, a fait l'objet d'un procès, et a été condamné pour outrage à la morale publique et aux mœurs, notamment parce que le procureur y voyait une apologie de l'adultère.
En fait, Flaubert dans son roman explique le destin d'Emma, et ses relations adultères notamment par l'éducation qu'elle a eu dans un couvent.
Au chapitre 6, Emma vient tout juste de se marier. Flaubert fait un retour dans le passé à l'époque où elle était une jeune fille élevée par les bonnes sœurs. Au cinéma, on dirait que notre passage est un flash back, en littérature, on appelle ça une analepse, un retour dans le passé.
Dans le couvent, le seul contact d'Emma avec le monde extérieur se faisait à travers les romans à l'eau de rose qu'une vieille fille apportait aux jeunes pensionnaires.
C'est l'occasion pour Flaubert de donner son avis sur l'éducation des jeunes filles à son époque. Il en profite aussi pour critiquer l'influence néfaste sur elles d'une littérature sentimentale éloignée de la réalité.
En effet, c'est cette éducation néfaste qui explique en grande partie le destin tragique d'Emma Bovary. En cela, on peut aussi dire que ce passage est une prolepse : une annonce plus ou moins implicite de la suite du récit.
C'est pourquoi, lors de son procès, Flaubert dira :
« Je trouve moi que je suis très moral car il découle de ce roman un enseignement clair. Je crois bien que des maris ne feraient pas mal d’en permettre la lecture à leurs épouses ».
Problématique
Comment ce retour en arrière sur l'éducation d'Emma Bovary permet-il à Flaubert de préparer le destin tragique de son personnage principal tout en réaffirmant son projet satirique et réaliste ?
Axes de lecture pour un commentaire composé
> Une analepse, un retour en arrière dans l'enfance d'Emma Bovary, qui permet à Flaubert de critiquer l'éducation des jeunes filles.
> Le portrait ironique d'une vieille fille restée figée dans les valeurs idéalisées de l'Ancien Régime.
> Les tentations dangereuses d'une littérature excessivement sentimentaliste.
> La dénonciation des clichés littéraires et de leur invraisemblance.
> L'affirmation par l'auteur d'un projet réaliste et satirique.
> Une prolepse qui prépare et annonce la suite du roman.
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