Couverture du livre L'Ăźle des Esclaves de Marivaux

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Couverture pour L'Ăźle des Esclaves

Marivaux, L’Île des Esclaves
ScĂšne 10 (l’indignation de ClĂ©anthis)
Explication linéaire



Extrait étudié



  ClĂ©anthis
Ah ! vraiment, nous y voilĂ  avec vos beaux exemples. VoilĂ  de nos gens qui nous mĂ©prisent dans le monde, qui font les fiers, qui nous maltraitent, et qui nous regardent comme des vers de terre ; et puis, qui sont trop heureux dans l'occasion de nous trouver cent fois plus honnĂȘtes gens qu'eux. Fi ! que cela est vilain, de n'avoir eu pour mĂ©rite que de l'or, de l'argent et des dignitĂ©s ! C'Ă©tait bien la peine de faire tant les glorieux ! OĂč en seriez-vous aujourd'hui, si nous n'avions point d'autre mĂ©rite que cela pour vous ? Voyons, ne seriez-vous pas bien attrapĂ©s ? Il s'agit de vous pardonner, et pour avoir cette bontĂ©-lĂ , que faut-il ĂȘtre, s'il vous plaĂźt ? Riche ? non ; noble ? non ; grand seigneur ? point du tout. Vous Ă©tiez tout cela ; en valiez-vous mieux ? Et que faut-il donc ? Ah ! nous y voici. Il faut avoir le cƓur bon, de la vertu et de la raison ; voilĂ  ce qu'il nous faut, voilĂ  ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre. Entendez-vous, Messieurs les honnĂȘtes gens du monde ? VoilĂ  avec quoi l'on donne les beaux exemples que vous demandez et qui vous passent. Et Ă  qui les demandez-vous ? À de pauvres gens que vous avez toujours offensĂ©s, maltraitĂ©s, accablĂ©s, tout riches que vous ĂȘtes, et qui ont aujourd'hui pitiĂ© de vous, tout pauvres qu'ils sont. Estimez-vous Ă  cette heure, faites les superbes, vous aurez bonne grĂące ! Allez ! vous devriez rougir de honte.



Introduction



L’üle des Esclaves est une piĂšce audacieuse, oĂč les valets vont avoir l’occasion de dire aux maĂźtres leurs quatre vĂ©ritĂ©s. C’est une piĂšce que Beaumarchais considĂšre comme un petit bijou, et qui l’inspire lorsqu’il fait dire Ă  Figaro :
« Vous vous ĂȘtes donnĂ© la peine de naĂźtre, et rien de plus »

Dans notre passage, ClĂ©anthis amĂšne la conclusion morale de la piĂšce qui vient de se dĂ©rouler sous nos yeux : en pardonnant leurs maĂźtres, les valets font preuve d’une plus grande droiture morale qu’eux.

Cette tirade est mise en scĂšne de maniĂšre Ă  impliquer le spectateur : ClĂ©anthis prend Ă  tĂ©moin son auditoire, et montre comment son indignation mĂšne, non pas Ă  la vengeance, mais au pardon. Plus qu’un long discours, c’est par l’exemple que Marivaux entend Ă©lever moralement son auditoire.

Problématique


Comment cette rĂ©plique indignĂ©e de ClĂ©anthis annonce-t-elle la morale de la piĂšce, dont le dĂ©nouement est rendu possible par l’humanitĂ© des esclaves ?

Axes de lecture pour un commentaire composé


> Un ton polémique.
> Une tirade oĂč le spectateur est pris Ă  tĂ©moin.
> Un réquisitoire contre les maßtres.
> Le discours indignĂ© d’une suivante.
> Une morale Ă©levĂ©e qui dĂ©coule de l’exemple.
> Une inversion des rÎles révélatrice.

Premier mouvement :
L’évacuation d’un ressentiment



Ah ! vraiment, nous y voilĂ  avec vos beaux exemples. VoilĂ  de nos gens qui nous mĂ©prisent dans le monde, qui font les fiers, qui nous maltraitent, et qui nous regardent comme des vers de terre ; et puis, qui sont trop heureux dans l'occasion de nous trouver cent fois plus honnĂȘtes gens qu'eux. Fi ! que cela est vilain, de n'avoir eu pour mĂ©rite que de l'or, de l'argent et des dignitĂ©s ! C'Ă©tait bien la peine de faire tant les glorieux !

Cette rĂ©plique est un moment crucial dans la comĂ©die, c'est le moment oĂč le ressentiment va ĂȘtre exprimĂ© pour ĂȘtre mieux Ă©vacuĂ©. On est typiquement dans un procĂ©dĂ© de purgation des passions comme le recommande Aristote dans sa PoĂ©tique. La colĂšre va faire place Ă  la sincĂ©ritĂ©. Le fait que ce moment soit pris en charge par ClĂ©anthis est significatif.

Il faut savoir qu'à l'origine, Marivaux a conçu le personnage de Cléanthis pour Silvia Balletti, une actrice italienne qu'il considérait comme une interprÚte parfaite pour ses rÎles de premier plan. Elle était l'une des figures les plus célÚbres du théùtre italien.

Cléanthis, c'est aussi un personnage que MoliÚre invente pour son Amphitryon : elle est la femme du valet, Sosie. C'est un personnage de caractÚre, qui perçoit instinctivement sous le masque des apparences, notamment lorsque Mercure se fait passer pour son mari.

C’est avant tout une tirade d’indignation, oĂč l’esclave dĂ©nonce le mauvais comportement des maĂźtres. ClĂ©anthis utilise beaucoup d’exclamations avec des interjections : « Ah ! 
 Fi ! » On trouve mĂȘme une conjonction exclamative « Que cela est vilain » et plusieurs adverbes intensifs : « vraiment 
 ils sont trop heureux 
 c’était bien la peine 
 cent fois plus ». DĂšs la premiĂšre phrase, La premiĂšre personne du pluriel « nous » s’oppose Ă  la deuxiĂšme personne du pluriel « vos » Dans cette tirade, le ton est polĂ©mique.

La phrase centrale est particuliĂšrement longue avec les nombreuses subordonnĂ©es relatives qui permettent d’accumuler les critiques : « qui nous mĂ©prisent 
 qui font les fiers 
 qui nous regardent 
 qui sont trop heureux ». Nous assistons pour commencer Ă  un vĂ©ritable rĂ©quisitoire contre les anciens maĂźtres.

Les mauvaises actions des maĂźtres sont aussi dĂ©signĂ©es par des dĂ©monstratifs variĂ©s « nous y voilĂ  
 voilĂ  de nos gens 
 cela est vilain 
 c’était bien la peine » qui dĂ©signent les mauvaises actions des maĂźtres. Ce sont des pronoms un peu particuliers qui renvoient, non pas Ă  des paroles, mais Ă  des actes. C’est ce qu’on appelle des dĂ©ictiques, des pronoms qui font rĂ©fĂ©rence Ă  la situation d’énonciation. C’est un procĂ©dĂ© trĂšs utilisĂ© au thĂ©Ăątre, car il permet de prendre les spectateurs Ă  tĂ©moin.

Quelles sont les actions que ClĂ©anthis reproche aux maĂźtres ? D’abord leur vanitĂ© : ils mĂ©prisent, ils font les fiers, ils regardent leurs subordonnĂ©s comme des vers de terre, ils font les glorieux. En mĂȘme temps, ClĂ©anthis dĂ©nonce les mauvais traitements qu’elle a subi. De mĂȘme, ClĂ©anthis va opposer le vĂ©ritable mĂ©rite avec les richesses et les titres. Ce systĂšme d’opposition de valeurs va lui permettre de construire un discours moral.

Le terme « honnĂȘtes gens » est intĂ©ressant, parce qu’il porte un double sens : cela peut Ă  la fois une qualitĂ© sociale et une qualitĂ© morale. Dans cette attaque, ClĂ©anthis donne le point de vue de la suivante : les petites gens sont plus honnĂȘtes que les honnĂȘtes gens du monde.

De mĂȘme le mot vilain dĂ©signe Ă©tymologiquement les habitants des campagnes : du latin classique villa, la ferme. Elle l’utilise ici pour qualifier les maĂźtres, avec la connotation que ce terme a pris avec le temps. C’est bien le retournement des rĂŽles qui a permis de mettre en Ă©vidence de vĂ©ritables valeurs morales.

DeuxiĂšme mouvement :
Un discours moraliste théùtralisé



OĂč en seriez-vous aujourd'hui, si nous n'avions point d'autre mĂ©rite que cela pour vous ? Voyons, ne seriez-vous pas bien attrapĂ©s ? Il s'agit de vous pardonner, et pour avoir cette bontĂ©-lĂ , que faut-il ĂȘtre, s'il vous plaĂźt ? Riche ? non ; noble ? non ; grand seigneur ? point du tout. Vous Ă©tiez tout cela ; en valiez-vous mieux ? Et que faut-il donc ? Ah ! nous y voici. Il faut avoir le cƓur bon, de la vertu et de la raison ; voilĂ  ce qu'il nous faut, voilĂ  ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre. Entendez-vous, Messieurs les honnĂȘtes gens du monde ?

ClĂ©anthis continue sur le registre polĂ©mique. Elle apostrophe ses anciens maĂźtres directement « s’il vous plaĂźt 
 entendez-vous » en multipliant la deuxiĂšme personne du pluriel « vous ». Elle leur donne des Ă©pithĂštes ironiques « Messieurs les honnĂȘtes gens du monde ». Il faut se rappeler que les spectateurs de l’époque Ă©taient justement des personnes de la haute sociĂ©tĂ©, qui pouvaient se sentir visĂ©es par ce discours polĂ©mique.

La vivacitĂ© de ClĂ©anthis se voit aussi Ă  travers l’accumulation des questions rhĂ©toriques : « oĂč seriez-vous 
 ne seriez-vous pas bien attrapĂ©s 
 que faut-il ĂȘtre s’il vous plaĂźt ? 
 etc. » Les questions rhĂ©toriques sont des questions dont on n’attend pas la rĂ©ponse, parce que la rĂ©ponse est Ă©vidente. De cette maniĂšre, le spectateur rĂ©pond mentalement, il est pris Ă  tĂ©moin.

Ici, ClĂ©anthis est un peu maladroite, parce qu’elle rĂ©pond elle-mĂȘme Ă  ses questions « Riche ? Non ; noble ? non ; grand seigneur ? point du tout. » Elle se laisse emporter dans sa harangue, c’est le discours d’une suivante indignĂ©e.

Les questions rhĂ©toriques sont encadrĂ©es par des questions ouvertes : « que faut-il ĂȘtre, s’il vous plaĂźt » qui entre en Ă©cho avec « que faut-il donc ? » La rĂ©ponse reste donc en suspens pendant plusieurs phrases : « Ah, nous y voici, il faut avoir le coeur bon ». Le verbe « falloir » est utilisĂ© Ă  rĂ©pĂ©tition pour retarder et mettre en valeur ce discours moral.

ClĂ©anthis utilise une gradation : « riche ... noble ... grand seigneur ». La gradation, c’est une Ă©numĂ©ration qui augmente en intensitĂ©. Ici, les termes insistent sur la hauteur de la classe sociale. Ce rythme ternaire fonctionne en miroir avec trois valeurs morales : « le coeur bon ... la vertu ... la raison ». La suivante fait un rĂ©quisitoire contre les maĂźtres.

De mĂȘme le prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale « ce qu’il faut ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait » s’oppose au passĂ© « vous Ă©tiez 
 vous valiez » La suivante renvoie ses maĂźtres Ă  leur ancien comportement, ce qui permet de montrer en raccourci les progrĂšs rĂ©alisĂ©s pendant la piĂšce. C’est bien l’inversion des rĂŽles qui est rĂ©vĂ©latrice des bonnes valeurs morales.

On retrouve ici un hĂ©ritage typique des philosophes des LumiĂšres, pour lesquels la connaissance et la raison sont intimement liĂ©es Ă  la vertu. Écoutez par exemple ce que Diderot Ă©crit dans l'article EncyclopĂ©die de son encyclopĂ©die :
« Le but d'une EncyclopĂ©die est de rassembler les connaissances Ă©parses Ă  la surface de la terre [...] afin que [...] que nos neveux, devenus plus instruits, deviennent en mĂȘme temps plus vertueux et plus heureux. »

C'est justement le schĂ©ma de la piĂšce : la raison remplace le ressentiment pour mieux corriger les mƓurs. C'est aussi l'histoire mĂȘme de l'Ăźle que Trivelin raconte au dĂ©but de la piĂšce :
« dans le ressentiment des outrages qu’ils avaient reçus de leurs patrons, la premiĂšre loi qu’ils y firent fut d’îter la vie Ă  tous les maĂźtres [...] vingt ans aprĂšs, la raison l’abolit, et en dicta une plus douce. Nous ne nous vengeons plus de vous, nous vous corrigeons. »

TroisiĂšme mouvement :
Vers un dénouement exemplaire



VoilĂ  avec quoi l'on donne les beaux exemples que vous demandez et qui vous passent. Et Ă  qui les demandez-vous ? À de pauvres gens que vous avez toujours offensĂ©s, maltraitĂ©s, accablĂ©s, tout riches que vous ĂȘtes, et qui ont aujourd'hui pitiĂ© de vous, tout pauvres qu'ils sont. Estimez-vous Ă  cette heure, faites les superbes, vous aurez bonne grĂące ! Allez ! vous devriez rougir de honte.

Les spectateurs peuvent se sentir visĂ©s par le discours de ClĂ©anthis : « les beaux exemples que vous rĂ©clamez » c’est bien ce que font les nobles qui vont au thĂ©Ăątre : ils demandent de beaux exemples au dramaturge. À travers les paroles de ClĂ©anthis, Marivaux met en garde ses spectateurs : il ne s’agit pas seulement de voir un bel exemple, et de le laisser passer : non il va falloir l’appliquer maintenant. Le ton polĂ©mique de cette rĂ©plique doit provoquer une vĂ©ritable prise de conscience des spectateurs.

ClĂ©anthis s’adresse Ă  ses patrons comme Ă  des enfants, avec des impĂ©ratifs ironiques : « estimez-vous 
 faites les superbes ». Le conditionnel final est presque une phrase figĂ©e de remontrance « vous devriez mourir de honte » ce dĂ©calage comique de langage permet Ă  Marivaux de faire passer un discours grave sous l’apparence d’un discours indignĂ© d’une suivante.

ClĂ©anthis continue ses griefs contre les maĂźtres, qui sont sujet des phrases : ils offensent, maltraitent, accablent, tandis que les pauvres gens sont en position de complĂ©ment d’objet : ils subissent l’action. On retrouve la logique de gradation, avec des griefs de plus en plus forts.

Le verbe maltraiter revient deux fois dans notre passage, c'est particuliĂšrement rĂ©vĂ©lateur. Il faut savoir que sous l'Ancien rĂ©gime, les serviteurs pouvaient ĂȘtre battus, ils n'avaient aucun recours lĂ©gal Ă  leur disposition. Marivaux dĂ©nonce des pratiques courante Ă  l'Ă©poque. //
En moraliste, il interroge cette dĂ©shumanisation des serviteurs, dĂ©signĂ©s Ă  la troisiĂšme personne « tout pauvres qu’ils sont » : la piĂšce prend une dimension apologĂ©tique : une histoire qui vient illustrer une argumentation, comme une fable. Et comme une fable, la fin de la piĂšce s'achemine bien vers une moralitĂ©.

Dans la derniÚre tirade, Trivelin invitera donc le spectateur à tirer des leçons de ce spectacle :
« Vous avez été leurs maßtres, et vous en avez mal agi ; ils sont devenus les vÎtres, et ils vous pardonnent ; faites vos réflexions là-dessus. »

Les deux positions sociales sont opposĂ©es avec un effet de parallĂ©lisme : la structure syntaxique est la mĂȘme « tout riches que vous ĂȘtes » s’oppose Ă  « tout pauvres qu’ils sont ». Pour ainsi dire, ClĂ©anthis rĂ©sume la piĂšce. On mesure le chemin parcouru entre le passĂ© « vous nous avez offensĂ©s » et le prĂ©sent « nous avons pitiĂ© de vous » qui est en plus soulignĂ© par l’adverbe « aujourd’hui ». Tout le principe d’inversion des rĂŽles sur lequel repose la piĂšce est ainsi rĂ©sumĂ© dans cette opposition.

Puis elle termine avec l’impĂ©ratif « Allez ». Avec ce verbe, elle rend d’un seul coup la libertĂ© Ă  ses anciens maĂźtres. C’est ce qu’on appelle la fonction performative du langage : les paroles valent pour des actes. Quand ClĂ©anthis dit « allez », elle signifie bien devant tous les personnages, mais aussi devant les spectateurs qui sont pris Ă  tĂ©moin, qu’elle pardonne, et qu’elle est prĂȘte Ă  retourner Ă  AthĂšnes.

MĂȘme si l'ordre social est retrouvĂ© Ă  la fin, tous les personnages ont Ă©voluĂ©, et sont devenus plus vertueux.

Conclusion



Cette rĂ©plique de ClĂ©anthis est prononcĂ©e sur un ton polĂ©mique, notamment parce que les spectateurs qui sont dans la salle appartiennent eux-mĂȘmes Ă  la classe sociale critiquĂ©e. ImpliquĂ©s par le discours, pris Ă  tĂ©moin par le personnage qui se trouve sur scĂšne, Marivaux tente de dĂ©clencher une vĂ©ritable prise de conscience collective.

ClĂ©anthis reproche surtout deux choses Ă  ses maĂźtres : leurs maltraitance et leur vanitĂ©. Leurs actes ne reflĂštent pas la noblesse de leur condition. Le spectacle de son indignation de servante est plus fort qu’un long discours sophistiquĂ©.

La tirade de ClĂ©anthis repose sur des systĂšmes d’opposition : les valeurs morales sont opposĂ©es aux distinctions sociales. Marivaux nous montre une morale en action, c’est l’inversion des rĂŽles qui rend possible la magnanimitĂ© exemplaire de ceux qui Ă©taient les esclaves.

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