Cette méthodologie du commentaire composé fonctionne sur tous les types de textes : roman, poésie, théâtre, et même le texte argumentatif. Nous verrons ensemble des exemples pour chaque cas. La plupart des outils que je vais présenter sont connus depuis le collège, la méthodologie n'est pas complexe en soi : en fait, la difficulté viendra surtout du niveau culturel et littéraire des textes que vous allez aborder.
Trois étapes : on applique d'abord 5 grilles de lecture pour faire ressortir tous les phénomènes du texte. Ensuite, quelques questions simples permettent de faire ressortir le plan. Enfin, je vous donnerai quelques conseils de rédaction.
I - Les grilles de lecture
1) Première grille de lecture, la structure du texte.
> Le paratexte avec le nom de l'auteur, le titre, la date. Tout ce contexte est très important pour ne pas faire de contresens… Méditez pendant 2 minutes : vous avez forcément des éléments de culture générale qui vont surgir : le mouvement littéraire lié à l'auteur, des événements historiques liés à la date, etc.
> Si vous avez un poème, commencez tout de suite par la métrique : combien de pieds par vers, quel type de rime ? Les rimes plates sont plus proches de prose et de la langue orale, les rimes croisées peuvent montrer une progression, une évolution ou un basculement, les rimes embrassées mettent en relation ou au contraire, montrent des contradictions.
> Dans un poème, cherchez les rimes signifiantes. Ce n'est pas la même chose si la pluie rime avec ennui ou avec folie ! Même dans un texte en prose, vous pouvez avoir des rimes internes.
> La division en paragraphes : pourquoi ces passages à la ligne ? En poésie on aura des strophes. Le sonnet par exemple est entièrement dirigé vers une pointe, avec un moment de basculement au niveau du premier tercet…
Pour ceux qui travaillent sur la poésie, j'ai réalisé une vidéo où j'applique cette méthodologie pas à pas sur un sonnet qui me sert de support et d'exemple, « La Cloche Fêlée » de Baudelaire.
> Relevez les liens logiques de cause, de conséquence, d'opposition, d'addition, etc. Cela permet de voir si le texte suit raisonnement, une argumentation solide, une chronologie, ou au contraire des émotions chaotiques…
> Les paroles et les verbes de parole font souvent ressortir des moments clé. Dans un roman, on peut avoir des dialogues ou des discours rapportés. Dans le théâtre, les personnages ont des répliques plus ou moins longues. En poésie, on peut avoir des voix différentes avec des effets de polyphonie.
C'est le cas par exemple dans La Cloche Fêlée de Baudelaire, où chaque type de cloche correspond à un type de poésie, retraçant une sorte d'Histoire Littéraire en raccourci…
> Quel est le type de narration ? C'est valable surtout pour le roman : Est-ce qu'on a un narrateur, est-ce qu'il participe à l'intrigue, est-ce qu'on a des récits enchâssés comme dans les Mille et Une Nuits avec un personnage qui raconte l'histoire d'un personnage qui raconte l'histoire d'un personnage qui raconte l'histoire…
2) Deuxième grille de lecture : les personnes et les sujets. Quels sont les acteurs et les thèmes principaux du passage ?
> La présence des personnages est indiquée par les noms propres, prénoms, et par les pronoms personnels. Sont-ils nombreux ? Est-ce qu’un nouveau personnage apparaît, disparaît ? Quel est leur rôle dans l’intrigue ? Vous connaissez sans doute le schéma actanciel… Vous pouvez aussi avoir un anti-héros, et des personnages évoqués mais absents.
> Les pronoms personnels ont un sens, notamment les pronoms « on » et « nous » : qui désignent-ils en réalité ?... Les tournures impersonnelles et la voix passive permettent parfois au narrateur d'éviter de mentionner le sujet ! Mmm si c'est aussi secret, c'est sans doute pour une bonne raison...
> Tous les sujets sont importants, même s'ils ne sont pas humains, même s'ils sont abstraits. On peut se demander aussi quelle est leur variété : est-ce que c'est toujours le même sujet ? Est-ce qu'il y a une progression thématique ?
Par exemple dans le Roman expérimental de Zola, le mot « expérience » est progressivement remplacé par le mot « roman » et l'expérimentateur est petit à petit identifié au romancier lui-même.
Pour ceux qui travaillent sur l'argumentation, j'ai réalisé une vidéo où j'applique cette méthodologie pas à pas sur un extrait du Roman Expérimental de Zola qui me sert de support et d'exemple.
> Les reprises anaphoriques vont aussi vous aider à découvrir les fils rouges qui parcourent votre passage. Vous savez, tous ces petits mots qui évitent les répétitions : ce, cette, ces, ceci, cela, le tien, le mien, qui, que, les gens, lui, l'autre, la, le premier, le deuxième...
> Comme on parle des personnages j'ai ajouté ici les verbes de perception et les verbes psychologiques.
- Les verbes de perception sont souvent accompagnés d’adjectifs : les couleurs, mais aussi les lumières, les sons, leur volume, leur hauteur, les sensations comme la chaleur ou le froid. L’odeur est souvent liée au goût : c’est plutôt rare, donc n’hésitez pas à le faire remarquer quand vous les repérez !
- Les verbes psychologiques : penser, souhaiter, connaître, savoir, se souvenir, etc. Toutes ces indications de subjectivité vous aideront à repérer la focalisation : interne, externe, et omnisciente.
> Et quand on regarde les verbes, bah, on regarde aussi les adverbes : « un peu, beaucoup, joyeusement, à l'envers »
Vous pourrez commenter leurs points communs, leur intensité, soit vers l'hyperbole : l'exagération, soit vers l'euphémisme : l'atténuation. Si vous avez beaucoup de formes négatives, cela signifie certainement quelque chose ! Souvent, la double négation cache une litote : on fait semblant d'atténuer pour au contraire mettre en valeur... De même pour les structures restrictives : « ne... que ».
3) Troisième grille de lecture : l'espace et le temps. On situe le décor et le contexte de l'extrait.
> Quels sont les temps employés ? Vous savez que chaque temps a une valeur précise : c’est ça qui vous permettra de faire des interprétations. Le présent de vérité générale pour des propos philosophiques, le passé composé pour des actions qui ont encore des conséquences dans le présent, le participe présent qui insiste sur la durée, etc.
> Ensuite, repérez la progression du temps d’un paragraphe à l’autre : est-ce qu’on avance de minute en minute ?
- Est-ce qu’on saute une année ou deux ? (Un saut dans le temps, c'est ce qu'on appelle une ellipse temporelle)
- Est-ce qu’on a un flash back ? (Un retour dans le passé, on appelle ça une analepse en littérature)
- Est-ce qu'on annonce déjà le futur ? (C'est ce qu'on appelle une prolepse)...
> Relevez les petits mots qui permettent de construire les compléments circonstanciels de temps et de lieux : « ici et maintenant, là-bas et plus tard » quel est le mouvement du regard ? Imaginez ce que vous feriez si vous deviez porter ce texte à l’écran.
>Au théâtre, on utilise souvent des démonstratifs pour désigner des accessoires importants dans la mise en scène. Par exemple dans Tartuffe :
« Ah mon Dieu, je vous prie !
Avant que de parler, prenez moi ce mouchoir ! [...]
Couvrez ce sein que je ne saurai voir. »
Pour ceux qui travaillent sur le théâtre, j'ai réalisé une vidéo où j'applique cette méthodologie pas à pas sur un extrait de Tartuffe de Molière, qui me sert de support et d'exemple.
> C'est le moment de regarder les verbes de mouvements et les verbes d'action.
- Les verbes de mouvement : aller, venir, déplacer. Le texte est-il dynamique ? Statique ? Qui se déplace ?
- Les verbes d’action : Ces verbes peuvent servir à mettre en place des métaphores : les personnages sont-ils comparés à des animaux ou à des machines ? Au contraire, les objets agissent-ils comme des êtres animés ? Et quand on regarde les verbes, bah, on regarde aussi les adverbes.
4) Quatrième grille : la syntaxe et le rythme, c'est surtout une question de ponctuation.
> Est-ce qu’on a des phrases longues, très longues ? Une phrase très courte ponctuellement peut servir à provoquer la peur, la surprise, ou a mettre en valeur un propos.
> Les phrases de types exclamatif et interrogatif sont toujours un indice de subjectivité. Est-ce qu'on a des interjections, des questions ouvertes, fermées, des questions rhétoriques ? Les questions rhétoriques, ce sont des questions qui n'attendent pas de réponse parce que la réponse est évidente.
> Les parenthèses permettent souvent au narrateur d’intervenir, d'exprimer un jugement de valeur. Les points de suspension peuvent marquer une réticence ou une interruption, c'est ce qu'on appelle une aposiopèse, par exemple : bref…
> Les italiques sont aussi révélateurs, c'est comme des super guillemets... Au théâtre, les didascalies donnent des indications scéniques toujours intéressantes à commenter.
> S’il y a beaucoup de virgules, c’est qu’on a des énumérations, il faut alors trouver leur logique : une gradation (une évolution en intensité), un chiasme (une structure en miroir) ? Si vraiment vous ne trouvez pas de logique dans votre énumération, cela signifie encore quelque chose : l’auteur veut créer une impression de désordre ou d’absurdité.
5) Cinquième grille : les images vont nous permettre de faire ressortir ce qu'il y a de plus implicite dans le texte.
> Les champs lexicaux forment un réseau avec tous les mots qui se rapportent à un même thème. Ne vous arrêtez pas au simple champ lexical, essayez de creuser les mots utilisés : sont-ils construits sur le même radical ? Est-ce que les mots sont composés, inventés ?
> Les adjectifs sont souvent appréciatifs ou dépréciatifs : « utile, dangereux, honorable, malencontreux, » etc. Parfois, ils ont un sens caché : le rouge peut symboliser le sang, le désir, la passion, la commune de Paris...
> Il est toujours intéressant de chercher quelques effets sonores pour compléter votre analyse :
- Les allitérations désignent un retour de son consonne,
- Les assonances désignent un retour de son voyelle.
Il n'y a pas de règles objectives : choisissez-les pour illustrer au mieux votre raisonnement.
> Les verbes d’état : être, paraître, devenir, etc. ces verbes vont véhiculer des définitions, des jugements de valeur, des comparaisons, des métaphores.
> Les comparaisons vont faire surgir de nouvelles images. Le secret pour bien les analyser, c’est de se poser la question : quel est véritablement le point commun entre le comparant et le comparé ? Est-ce que je peux retrouver cette même idée ailleurs dans le texte ?
> De même la métaphore va enrichir l’univers du texte. Pour les trouver, il faut imaginer si les éléments dont on parle sont réellement présents dans la scène.
Par exemple, dans le Père Goriot, Vautrin est comparé à un volcan humain. Est-ce qu'il y a véritablement un volcan dans le décor ? Non bien sûr, le point commun entre Vautrin et le volcan, c'est que tous les deux sont des forces de la Nature.
Pour ceux qui travaillent en particulier le roman, j'ai réalisé une vidéo où j'applique cette méthodologie pas à pas sur un extrait du Père Goriot de Balzac, qui me sert de support et d'exemple.
II - Le plan
Les grilles de lecture nous donnent plein d'idées, mais elles sont dans le désordre. Chaque phénomène conduit à un effet et une interprétation. Il n'y a pas 36000 interprétations possibles, je vais les organiser pour faire ressortir une logique en 3 parties pour vos 3 axes de lecture.
1) La première partie va traiter l'effet plus évident, l'émotion ou le thème principal, le genre ou le registre du texte.
> D’abord, le propos du texte est-il positif ou négatif ? Utilisez un vocabulaire varié : éloge, blâme, euphorique, dysphorique, mélioratif, péjoratif, appréciatif, dépréciatif. Si vous êtes dans un texte argumentatif, vous pouvez commencer par dégager la thèse de l'auteur, ce qu'il défend en priorité.
> Vous pouvez aussi vous centrer sur l’émotion du passage : tristesse, colère, peur ... joie, rire, émerveillement, courage. Souvent, ces émotions sont liées à des thèmes très simples : la solitude, l’amitié, l’amour, la nature, la ville, la guerre, etc.
> Les émotions sont à l’origine des registres littéraires (ou tonalités). La tristesse a donné les registres pathétique et lyrique, la peur recoupe le registre fantastique… Aristote définit le sentiment tragique comme un mélange de terreur et de pitié… Au fond, il n’y a qu’une dizaine de registres principaux à connaître : merveilleux, réaliste, épique, comique, etc.
> Au-dessus des registres, vous avez les mouvements littéraires à travers les siècles. Ils sont aussi en nombre limité. Au XIXe siècle : le réalisme, le naturalisme, le romantisme, le symbolisme. Au XXe siècle le surréalisme, l’écriture engagée. Au XVIIe : les Lumières. Au XVIe siècle, l’humanisme. Chaque mouvement mérite un cours complet.
> Si votre texte n’entre pas du tout dans les problématiques d'un mouvement littéraire, ce n’est pas la peine d’insister. Interrogez le type de discours : est-ce que nous avons un texte narratif, descriptif, explicatif, argumentatif ?
> Ensuite, reliez avec le genre : ce n’est pas la même chose d’avoir une argumentation dans un roman ou dans une comédie par exemple. Avec un texte très argumentatif, on a tendance à se focaliser sur les idées, n'oubliez pas d'analyser surtout sa forme et sa dimension littéraire.
> Si vous étudiez l'œuvre complète, peut-être que vous savez que votre texte correspond à un moment clé de l'intrigue ?
- Dans un roman, la première page s'appelle l'incipit : il doit séduire le lecteur, créer du suspense, donner des informations importantes, préparer la suite.
- Au théâtre, la première scène est la scène d'exposition, elle met en place l'intrigue, introduit les personnages, interpelle le spectateur, prépare les rebondissements.
Vous pouvez mélanger deux ou trois ingrédients maximum. Par exemple : « Une expression lyrique et théâtrale des souffrances de Phèdre » on mélange le genre, le registre, et un thème.
Pour ceux qui travaillent sur le théâtre et la tragédie, j'ai réalisé une vidéo où j'applique cette méthodologie pas à pas sur un extrait de Phèdre de Racine, qui me sert de support et d'exemple.
2) La deuxième partie va mettre en perspective, creuser un aspect de la première partie, ou au contraire nuancer, montrer des effets de contraste.
Première possibilité : mettre en perspective, développer un élément que vous avez seulement évoqué en 1e partie.
> L’intensité : l'effet développé en première partie atteint un moment de paroxysme, ou au contraire, il est volontairement atténué. Nuancez vos propos en utilisant les négations, les euphémismes ou les litotes.
> Vous pouvez vous concentrer sur l’une de vos grilles de lecture, ce sera une deuxième partie plus technique sur les rythmes, les mouvements, une métaphore filée, etc.
> Le point de vue des personnages est souvent un axe important en littérature. Regardez si les émotions contaminent le monde extérieur. Est-ce qu'on entre dans la subjectivité d'un personnage, comment ?
> Enfin, la perspective culturelle : appuyez-vous sur vos connaissances personnelles ou sur votre cours. Par exemple, l’écriture romantique fait émerger la figure d’un héros romantique.
Que faire maintenant, si vous rencontrez dans le texte des éléments en décalage ou en contradiction avec votre première partie ? Vous avez 5 possibilités :
- Le jeu de contrastes : Après avoir développé une idée centrale, évitez de la contredire directement, proposez plutôt une analyse des jeux d’opposition.
- Le jeu avec les codes : vous avez parlé de la dimension romanesque en 1ère partie ? Regardez si l’auteur joue avec les codes du genre, les horizons d’attente du lecteur.
- Le mélange des genres et des registres : développez alors l’idée d’un texte hybride : le roman utilise des procédés du théâtre, la poésie utilise des faits divers, etc. Parfois, le merveilleux bascule dans le fantastique, le pathétique dans le tragique, etc.
- L’ironie : l’auteur essaye de nous faire comprendre l’inverse de ce qu’il dit. Montrez bien dès la 1ère partie que vous n’êtes pas dupes et que vous réservez les effets d’ironie pour la 2ème partie. Si vous avez peur de vous répéter : traitez l'ironie directement en première partie, dans la dimension comique du texte par exemple.
- L’absurdité : dans certains cas, l’auteur utilise la confusion et la contradiction comme choix esthétique pour illustrer la folie, la fantaisie, un malaise métaphysique, une situation politique irrationnelle.
Par exemple dans l'Étranger d'Albert Camus, le personnage principal, Meursault est coupable d'un meurtre sans motif. Il a tiré à cause du soleil, de la chaleur, nous sommes en plein dans l'absurdité.
3) La troisième partie va résoudre les questions, expliciter la volonté de l'auteur, donner le sens profond et la finalité du passage.
Si vous manquez de temps, et que vous n'avez pas grand chose en deuxième et troisième partie, vous pouvez les fondre et rester sur un plan en deux parties, mais le correcteur se montrera alors plus exigeant.
Je vous propose 6 types d’axes de lecture au choix pour votre dernière partie.
> Les convictions profondes de l’auteur : vous pouvez montrer que l’auteur est engagé, il défend des idées, il se base sur une vision du monde ou un système de valeurs. Distinguez les présupposés, les concessions, les arguments liés à la recherche de la vérité et ceux qui sont liés à l'action.
> Montrez le sens symbolique et caché du texte. Les métaphores et les images révèlent le projet de l’auteur. Peut-être que votre passage est une parabole : une petite histoire qui sert à démontrer une idée.
> Le passage a un rôle dans l’ensemble de l’ouvrage de l’auteur : votre troisième partie va mettre en évidence la manière dont le passage prépare la suite de l’intrigue.
> Le texte est un manifeste esthétique. L'auteur défend une forme d'art novatrice et originale, qui révèle une vision du monde. En quoi cette œuvre marque-t-elle l'histoire littéraire ?
> Enfin, vous pouvez montrer que le texte offre une réflexion sur l’écriture. Si le théâtre parle de divertissement, de parole, de rôle, c’est qu’il parle de théâtre. Si le roman parle de communication, d’écriture, d'œuvre d’art, c’est qu’il parle aussi du roman. Si la poésie parle de chanson, de musique, de silence, c’est qu’elle parle de poésie.
Vous pouvez mélanger ces différentes idées, car elles sont souvent complémentaires : le système de valeur d'un écrivain coïncide avec une écriture et des choix artistiques.
4) Maintenant que vous avez votre plan au brouillon, distribuez les indices que vous avez relevés dans l’une des trois parties.
Vous pouvez utiliser plusieurs méthodes pour répartir vos idées de façon efficace :
> Si vous manquez de temps : utilisez un code couleur directement sur votre feuille de brouillon.
> Si vous avez un peu plus de temps, divisez une feuille en 3, ou prenez trois feuilles simples, et répartissez les idées avec les numéros de ligne (pas besoin de recopier les citations complètes). N’utilisez jamais le verso : vous avez besoin d'avoir une vue parfaite de votre plan.
N’hésitez pas à mettre de côté les idées moins percutantes : en effet, rien ne nous oblige à parler absolument de tout. Vous verrez avec la pratique qu'il faut parfois tordre un peu le plan de manière artificielle si on veut obtenir trois parties et trois sous-parties homogènes.
III - La rédaction
1) Maintenant que le plan est prêt, vous allez pouvoir rédiger votre introduction en 5 parties.
Pour réaliser votre accroche, ce n’est pas la peine de rentrer dans tous les détails de la vie de l’auteur : choisissez un élément culturel percutant, simple et unique, qui va vous donner un bon point d’entrée :
> Une citation de la préface ou d'un ouvrage de référence
> Une autre oeuvre du même auteur
> Un élément biographique, anecdotique, mais qui démontre votre culture générale.
> Un événement historique contemporain
> Un mouvement littéraire
> Un débat philosophique
> Une autre œuvre d'art, comme un tableau, un élément tiré de votre cours d'Histoire des Arts.
Si vous avez du mal à faire un lien avec votre présentation rapide de l'œuvre, c’est que vous avez mal choisi votre accroche. Le lien doit être immédiat et évident.
« Dans cette œuvre, les personnages se trouvent dans telle et telle situation, les lecteurs sont amenés à découvrir ceci et cela, car l’auteur veut montrer que … »
La situation de l’extrait est aussi une phrase très simple, je vous propose par exemple :
« Notre extrait se situe au début, au milieu, à la fin de l'œuvre, du roman, de la pièce de théâtre... Il met en place l’intrigue, il introduit des péripéties, il apporte une résolution, un dénouement à l’histoire. »
La problématique s’imposera alors comme une question évidente, liée à la fois à l’accroche, à l'œuvre, et à la situation de l’extrait. La problématique articule 3 choses : le comment, le quoi et le pourquoi.
> Comment ? Les effets stylistiques, la manière d’écrire, les procédés littéraires : c’est ce qu’on analysera dans le développement. La problématique commence quasiment toujours avec le mot “comment”.
> Quoi ? C’est quoi ce texte dont on parle ? Un roman, une argumentation, une pièce comique, tragique, un poème lyrique ? c’est le texte et ses caractéristiques en tant qu’objet : le genre, le mouvement, la forme. Et comme par magie cela correspond au 1er et au 2e axe de lecture !
> Pourquoi ? c’est le but de l’auteur, la finalité du texte : pourquoi avoir écrit un texte comme ça ? Et cela correspond comme par magie à votre 3e axe de lecture.
La problématique est donc toujours sur ce modèle : « Comment l’auteur nous transmet-il le pourquoi, avec le quoi. »
On peut commencer par le pourquoi et terminer avec le quoi :
> Comment l'auteur défend-il, amène-t-il, démontre-t-il, prouve-t-il, ou dénonce-t-il telle idée … À travers une description frappante, une fable, une mise en scène tragique, un raisonnement implacable, un discours lyrique, etc.
Inversement, on peut commencer par le quoi, et terminer par le pourquoi :
> Comment l'auteur joue-t-il avec les codes du roman, utilise-t-il la forme fixe du sonnet, met-il en scène un personnage de manière comique, développe-t-il une argumentation, etc... Afin de montrer, dénoncer, illustrer, construire, défendre des choix artistiques, des idées, un système de valeur, préparer la suite de l'intrigue, etc.
Pour annoncer le plan, j'utilise toujours trois phrases :
Pour la première partie :
« D’abord nous allons voir »
Le « nous » et le lien logique « d'abord » permettent d'inclure immédiatement le correcteur dans notre démarche.
Pour la deuxième partie :
« Ensuite, nous verrons que »
Le futur permet de montrer qu’on sait où on va.
Pour la troisième partie, on peut être plus direct en mettant le « quoi » en sujet de la phrase, suivi du « pourquoi » :
« Enfin, cette description, cette scène, ce dialogue, ce monologue, ce début de roman, ce dénouement ... » « révèle, montre que, illustre, met en scène l’idée que, affirme, confirme, exprime, souligne, met en évidence, met en relief, présente, représente »
je vous laisse utiliser votre dictionnaire de synonyme !
Si vous êtes en devoir sur table, rédigez votre conclusion dès maintenant. Vous pourrez la recopier à la fin si vous manquez de temps. Le correcteur ne verra pas qu’il manque une dernière sous-partie, si vous lui mettez une conclusion.
2) Pour la conclusion, restez simple, vous allez réutiliser l'annonce de plan en l'enrichissant à peine à l'aide de quelques allusions aux sous-parties.
« Nous avons vu que … Puis nous sommes allés plus loin, nous avons mis en perspective, nous avons nuancé … Enfin nous avons montré que … »
Souvent, on demande aux étudiants de rédiger une ouverture en conclusion. Terminez simplement sur un élément culturel qui permet de prendre un peu de distance :
> Inscrivez l'œuvre dans un ensemble plus vaste : un projet ou un mouvement littéraire, l'Histoire avec un grand H, une réflexion philosophique, un combat politique...
> Interrogez la question de la réception : comment l'œuvre a-t-elle été accueillie à l'époque ? Quelle est sa postérité ? L'œuvre est-elle encore d'actualité ? Est-elle adaptée au cinéma, mise en scène de manière moderne ?
> Faites allusion à une autre œuvre littéraire ou artistique, qui présente des similitudes, afin de montrer votre culture et votre capacité à créer des liens.
3) Maintenant, vous allez pouvoir passer au développement. Voici quelques conseils :
> Utilisez toujours des liens logiques pour passer d’un paragraphe à l’autre : d’abord, ensuite, enfin, cependant… N’hésitez pas à aller chercher des listes de mots de liaison sur internet pour les réutiliser.
> Faites des phrases simples, quitte à répéter des groupes de mots. Gardez en tête ce schéma :
- Le sujet : c'est le phénomène, avec son nom technique.
- Le complément d'objet désigne l'effet.
Les verbes d'actions confèrent à ce texte un véritable dynamisme.
> Chaque paragraphe est composé comme un feu tricolore selon le schéma suivant : Idée principale / Exemples / Interprétation.
Les verbes d'actions confèrent à ce texte un véritable dynamisme. Par exemple « verbe » (ligne … ) et « verbe » (ligne …) révèlent des mouvements particulièrement rapides. Cette rapidité permet au narrateur de faire progresser l'intrigue avec vivacité.
> Rédigez des transitions pour passer d’une partie à l’autre, une ou deux lignes maximum en montrant bien l'évolution de votre pensée :
« Nous pouvons aller plus loin en creusant cette idée... en mettant en perspective… ou au contraire, en montrant des nuances… en l'inscrivant dans un jeu de contrastes… afin de montrer une interprétation... le point de vue de l'auteur... la finalité de l'œuvre, etc. »
> Soignez la mise en page : sautez une ligne avant et après chaque transition, cela permettra de mettre en valeur les parties. Il faut que le correcteur puisse se repérer visuellement à travers votre devoir.
> Relisez-vous, quitte à rajouter des ratures au dernier moment. Chaque faute d'orthographe corrigée représente des points en plus sur la note finale.
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