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Molière, Le Malade Imaginaire
— Acte II —
Lecture accompagnée
Ce deuxième acte commence juste après le premier intermède. La soirée, puis la nuit sont passées, nous sommes le lendemain matin. Cela respecte bien l'unité de temps.
Scène 1
Toinette reçoit un visiteur : c'est Cléante ! Elle lui fait remarquer que c'est risqué : Angélique est très surveillée, elle ne peut pas sortir comme elle veut, ni voir qui elle veut… Cela rappelle d'ailleurs la situation d'Agnès dans L'École des Femmes. La jeune femme captive, c'est une situation bien connue en littérature ! À travers toute son œuvre, Molière aborde la question du mariage, sous l'angle de l'émancipation féminine.
Cléante a justement trouvé un stratagème, il se fait passer pour le maître de musique. Le spectateur en sait donc plus que les autres personnages qui vont arriver ensuite.
Tout se passe comme si [...] le théâtre de Molière était écrit en vue de cet acte de conscience [...] par lequel le spectateur [...] embrasse l’action. [...] le spectateur, en effet, n’est-il pas justement celui à qui tous les fils aboutissent et qui [...] est à la fois au centre et à l’extérieur du spectacle ? Georges-Arthur Goldschmidt, Molière ou la liberté mise à nu, 1972.
Scène 2
Argan entre alors sur scène, très concentré, il compte ses pas, exactement comme il comptait ses médicaments au premier acte. C'est un comique qui touche à l'absurde.
ARGAN.— Monsieur Purgon m'a dit de me promener le matin dans ma chambre, douze allées, et douze venues ; mais j'ai oublié à lui demander, si c'est en long, ou en large.
En fait ici, Molière relie l'unité d'action (la folie d'Argan, qui donne le titre de la pièce) à l'unité de lieu (il reste enfermé dans sa chambre), et l'unité de temps : dès le saut du lit, Argan se conforme aux prescriptions de ses médecins, la vraisemblance elle-même est remise en cause.
En mettant en faillite toutes ces règles classiques, Molière nous montre un personnage qui menace le bon fonctionnement de la société. Ce qu'il croit être un remède lui enlève toute faculté de penser et de prendre des décisions par lui-même.
Dans son essai sur Le Rire, Bergson analyse ces effets comiques. Pour lui, le rire est comme une sanction sociale à l'égard de ce qui perd la souplesse de l'intelligence et de la communication :
La comédie [...] commence avec ce qu'on pourrait appeler le raidissement contre la vie sociale. Est comique le personnage qui suit automatiquement son chemin sans [...] prendre contact avec les autres. Le rire est là pour corriger sa distraction et pour le tirer de son rêve. Bergson, Le Rire, 1900.
Toinette fait alors entrer Cléante, qui se présente comme le remplaçant du maître à chanter de mademoiselle Angélique.
CLÉANTE.— Monsieur, je suis ravi de vous trouver debout et de voir que vous vous portez mieux.
TOINETTE, feignant d'être en colère.— Comment « qu'il se porte mieux » ? Cela est faux, Monsieur se porte toujours mal. [...]
ARGAN.— Elle a raison.
Tout à sa monomanie, Argan ne perçoit pas l'ironie de Toinette… Le mot n'est jamais utilisé dans la pièce, mais aujourd'hui, on dirait qu'Argan est un hypocondriaque : atteint d'une anxiété excessive à l'égard de sa santé.
La clarté classique répugne à concevoir l'abîme obscur de l'inconscient, s'il n'est voilé du sombre alibi de l'humeur atrabilaire. [...] Et pourtant [...] dix ans à peine après la création du Malade imaginaire, un médecin britannique, Thomas Sydenham, proposait une réinterprétation de la mélancolie hystérique [...] comme maladie [...] fictive. Patrick Dandrey, Le cas Argan ; Molière et la maladie imaginaire, 1993.
Scène 3
Arrive alors Angélique pour son cours de chant. C'est un jeu d'acteur intéressant : Angélique est surprise de trouver son amant à la place de son maître à chanter, mais elle parvient à justifier son mouvement d'étonnement.
ANGÉLIQUE.— J'ai songé cette nuit [...] qu'une personne faite tout comme Monsieur [...] est venue tirer de la peine où j'étais ; et ma surprise a été grande, de le voir inopinément en arrivant ici [...].
CLÉANTE.— Ce n'est pas être malheureux que d'occuper votre pensée, [...] et il n'y a rien que je fisse pour…
Heureusement, Toinette intervient avant que Cléante en dise trop ! Cette fougue du jeune homme nous laisse bien présager qu'il lui sera difficile de rester dans son rôle durant les scènes qui suivent !
Scène 4
Toinette annonce donc la venue de deux nouveaux visiteurs, Monsieur Diafoirus et son fils.
TOINETTE, par dérision.— Ma foi, Monsieur, [...] Vous allez voir le garçon le mieux fait du monde, et le plus spirituel. Il n'a dit que deux mots, qui m'ont ravie, et votre fille va être charmée de lui.
L'ironie de Toinette sera donc perceptible dans les gestes et dans l'intonation de l'actrice, ce qui nous prépare l'arrivée d'un nouveau personnage particulièrement ridicule, d'autant que le nom « diafoirus » est particulièrement évocateur : foirer signifie anciennement, avoir la diarrhée, mot qu'on entend d'ailleurs dès le préfixe « dia- ».
Scène 5
Arrivent alors M. Diafoirus et son fils, Thomas Diafoirus, dont on parle depuis plus d'un acte ! Les spectateurs attendent ce moment avec impatience, car les médecins de Molières se sont déjà fait une belle réputation comique dans Le Médecin Volant en 1659, L'Amour Médecin en 1665, Le Médecin Malgré lui en 1666, et même Monsieur de Pourceaugnac en 1669…
Molière est d'ailleurs visé en 1672 par une comédie parodique en alexandrins : Élomire hypocondre, ou les médecins vengés, où Molière (sous l'anagramme d'Élomire), se plaint d'être persécuté.
[...] Sachez donc enfin que [...] cette illustre satire
Qui plut tant à la Cour, et qui la fit tant rire ;
Ce chef-d'oeuvre qui fut le fléau des médecins,
Me fit des ennemis de tous ces assassins,
Et dû depuis leur haine, à ma perte obstinée,
A toujours conspiré contre ma destinée. Le Boulanger de Chalussay, Élomire hypocondre ou les médecins vengés, 1672.
Mais Thomas Diafoirus n'est pas exactement médecin. Présenté dans les didascalies comme « un grand benêt nouvellement sorti des Écoles, qui fait toutes choses [...] à contretemps », le metteur en scène peut doublement caricaturer le personnage.
THOMAS DIAFOIRUS, à Angélique.— Madame, c'est avec justice que le Ciel vous a concédé le nom de belle-mère, puisque [...]
ARGAN.— Ce n'est pas ma femme, c'est ma fille à qui vous parlez.
M. DIAFOIRUS.— Faites toujours le compliment de Mademoiselle.
THOMAS DIAFOIRUS. — Mademoiselle, [ainsi] que la statue de Memnon, rendait un son harmonieux, lorsqu'elle venoit à être éclairée des rayons du soleil, [...] de même me sens-je animé d'un doux transport à l'apparition [...] de vos beautés.
TOINETTE, en le raillant.— Voilà ce que c'est que d'étudier, on apprend à dire de belles choses.
Comme le fait remarquer Toinette avec ironie, le ridicule du personnage en dit long sur l'instruction reçue dans ces écoles, qui le rend aveugle à tout ce qui n'est pas appris par cœur. D'ailleurs, son exemple de la statue de Memnon est révélatrice : l'image est à la fois ancienne, rigide, et lourde.
Monsieur Diafoirus fait alors un éloge exagéré de son fils qui laisse bien transparaître à son insu tous les défauts du personnage.
M. DIAFOIRUS.— Ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n'a voulu [...] écouter les [...] prétendues découvertes de notre siècle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine.
Et en effet, la circulation sanguine est décrite par Michel Servet en 1553, puis, démontrée par William Harvey en 1628. Et pourtant, elle est contestée par la Faculté de médecine de Paris jusqu'en 1673 où le savoir des anciens — Hippocrate, Aristote et Galien — est enseigné comme indépassable.
Molière est lui-même assez proche de médecins : Armand de Mauvillain, son propre médecin, est un ami de la famille ; François Bernier, un ancien condisciple du collège de Clermont (l'actuel lycée Louis-le-Grand) est aussi diplômé de la Faculté de médecine… Ces amis lui conseillent des ouvrages, et le renseignent sur le vocabulaire médical qu'il peut utiliser dans ses comédies, c'est peut-être l'un d'eux qui lui a parlé de circulation sanguine…
En tout cas, cet exemple montre donc bien que Molière est allé chercher plus loin. Il dénonce, non pas la recherche médicale, qui progressait bel et bien à son époque, mais bien la transmission de pratiques dangereuses, fondées sur des conceptions passéistes, voire superstitieuses. Aux yeux de Molière, il en va de même pour la littérature : aux Modernes d'aller plus loin que les Anciens…
* * *
Sur la demande d'Argan, Cléante commence alors le cours de chant d'Angélique : c'est le dialogue d'un opéra-pastorale… Dont le cadre s'inspire des œuvres de la préciosité, bien connues à l'époque : Le jeune berger Tircis, amoureux de la belle Philis, découvre que sa maîtresse est promise par son père à un rival.
Mais bien sûr, c'est l'histoire même des deux amoureux, qui en profitent pour improviser et s'échanger des déclarations d'amour à l'insu de ceux qui les regardent. Argan finit par réagir quand Philis promet de résister à la volonté de son père.
ANGÉLIQUE. — Plutôt mourir,
Que de jamais y consentir,
Plutôt mourir, plutôt mourir.
ARGAN.— En voilà assez. Cette comédie-là est de fort mauvais exemple. [...] La bergère Philis [est] une impudente de parler de la sorte devant son père.
Voilà Argan qui retrouve instantanément toute sa santé et sa force de volonté dans le conflit. Ce contraste est d'ailleurs souvent exploité par les metteurs en scène :
La pièce a suscité les interprétations les plus contradictoires : on a joué Argan malade, on l’a joué resplendissant de santé, on l’a joué tyrannique, on l’a joué victime, on l’a joué comique, on l’a joué dramatique. C’est que tout cela y est, non pas simultanément mais successivement. Claude Stratz, Mise en scène, janvier 2001.
Scène 6
Tout en gardant une attitude mesurée, Angélique supplie son père de ne pas la forcer à se marier.
ANGÉLIQUE.— De grâce, ne précipitez pas les choses. [...] Le mariage est une chaîne, où l'on ne doit jamais soumettre un cœur par force. [...]
Thomas Diafoirus utilise alors toute sa rhétorique pour tenter réfuter Angélique avec un exemple tiré de la vie des Anciens.
THOMAS DIAFOIRUS.— Nego consequentiam, Mademoiselle [...] Nous lisons, des anciens, [...] que leur coutume était d'enlever par force [...] les filles qu'on menait marier.
Distinguo, concedo, nego : ce sont les règles de la scolastique médiévale : on annonce en latin la nature des arguments employés (ici par exemple il remet en cause le lien de conséquence). C'est une pique directe à l'égard de la faculté de médecine, figée dans le passé et avec une langue morte.
Le spectateur ne peut que s'amuser de l'aveuglement qui amène le prétendant à vouloir démontrer méthodiquement qu'il est acceptable de forcer le cœur d’une jeune fille !
ANGÉLIQUE.— Les anciens, Monsieur, sont les anciens, et nous sommes les gens de maintenant ; [...] et quand un mariage nous plaît, nous savons fort bien y aller, sans qu'on nous y traîne.
Derrière cette réflexion d'Angélique, se cache bien sûr le discours du dramaturge moraliste, qui dénonce les arguments d'autorité : se référer aveuglément aux anciens n'est pas un signe de sagesse. Béline intervient alors.
BÉLINE.— C'est que les filles bien sages, et bien honnêtes comme vous, se moquent d'être [...] soumises aux volontés de leurs pères.
ANGÉLIQUE.— Le devoir d'une fille a des bornes, Madame, et la raison et les lois ne l'étendent point à toutes sortes de choses.
On voit bien la stratégie de Béline, dans son rôle d'opposante, elle veut faire tomber Angélique dans l'excès pour mieux donner à son père des raisons de l'envoyer au couvent.
BÉLINE. — C'est-à-dire que vos pensées ne sont que pour le mariage ; mais vous voulez choisir un époux à votre fantaisie.
ANGÉLIQUE. — Chacun a son but en se mariant. Pour moi, je ne veux un mari que pour l'aimer véritablement. [...] D'autres, Madame, [...] se marient [...] pour s'enrichir par la mort de ceux qu'elles épousent. [...] Ces personnes-là à la vérité [...] regardent peu la personne.
En quelques répliques, Angélique a dénoncé le mariage de Béline (mariage d'intérêt) ; elle a disqualifié le mariage forcé, sans laisser la moindre raison pour qu'on l'envoie au couvent. Cette série de confrontations fait donc triompher la cause du mariage d'amour.
Mais, fidèle au schéma des monomaniaques incurables de Molière, Argan ne peut pas abandonner son idée fixe :
ARGAN.— Écoute, il n'y a point de milieu à cela. Choisis d'épouser dans quatre jours, ou Monsieur, ou un couvent.
Scène 7
Nouvel obstacle aux amours d'Angélique et Cléante : Béline, restée seule avec Argan, lui fait une révélation accablante…
BÉLINE.— En passant par-devant la chambre d'Angélique, j'ai vu un jeune homme avec elle. [...] Votre petite fille Louison [...] pourra vous en dire des nouvelles.
Scène 8
Argan fait donc venir Louison :
ARGAN.— N'avez-vous rien à me dire?
LOUISON.— Je vous dirai, si vous voulez, pour vous désennuyer, la fable du Corbeau et du Renard, qu'on m'a apprise depuis peu.
Au passage, Molière rend hommage à son collègue moraliste La Fontaine, qui est déjà célèbre pour ses fables. Le « corbeau et le renard » montre que Louison a bien deviné qu'il ne vient pas lui demander de réciter d'une belle voix, mais bien lui soutirer une information ! Cette intelligence de la petite Louison met en relief, par contraste, la stupidité de Thomas Diafoirus…
Voyant que ses questions ne donnent rien, Argan fouette Louison, qui fait alors semblant de mourir. Argan est catastrophé :
ARGAN. — Ah ! malheureux, ma pauvre fille est morte. Qu'ai-je fait, misérable ?
Fait-il semblant de croire la fausse mort de Louison pour mieux l'interroger ensuite ? Ou bien, est-il dupe du stratagème — lui-même étant obsédé par l'idée de la mort ? Il montrerait alors un peu de tendresse paternelle à travers sa folie…
En tout cas, Argan surjoue probablement son rôle de héros tragique… Le metteur en scène peut privilégier l'une des deux interprétations !
D'ailleurs, Molière a lui-même perdu un enfant, l'année précédente. Il aura ainsi vu mourir trois de ses enfants en bas âge. Cela contribue certainement à expliquer le scepticisme de Molière à l'égard de la médecine…
En tout cas, sous les pleurs d'Argan, Louison ressuscite et finit par raconter qu'elle a vu un jeune homme rendre visite à sa sœur. Mais rien de bien accablant !
LOUISON.— Il lui disait tout ci, tout çà, qu'il l'aimait bien, et qu'elle était la plus belle du monde.
ARGAN.— Et puis après ?
LOUISON.— Et puis après, il lui baisait les mains.
ARGAN.— Et puis après ?
LOUISON.— Et puis après, ma belle-maman est venue à la porte, et il s'est enfui.
Scène 9
Arrive alors Béralde, le frère d'Argan, qui vient lui transmettre une demande en mariage pour Angélique. On devine que c'est celle de Cléante. Mais Argan ne veut rien entendre.
ARGAN, parlant avec emportement, et se levant de sa chaise.— Mon frère, ne me parlez point de cette coquine-là. C'est [...] une effrontée que je mettrai dans un couvent avant qu'il soit deux jours.
BÉRALDE.— Ah ! [...] Je suis bien aise que la force vous revienne un peu, et que ma visite vous fasse du bien. Oh çà, nous parlerons d'affaires tantôt. Je vous amène ici un divertissement, [...] qui vous rendra l'âme mieux disposée aux choses que nous avons à dire.
Molière révèle donc bien ici les ambitions de la comédie-ballet en utilisant une référence très respectée à l'époque : le divertissement aide à aborder les sujets sérieux, il faut à la fois instruire et plaire. C'est le placere et docere du poète latin Horace.
Cette mise en avant du divertissement chez Molière est peut-être aussi une réponse à Pascal, qui publie ses Pensées en 1670 (c'est-à-dire 3 ans avant la première représentation du Malade Imaginaire). Alors que chez Pascal, le divertissement est une diversion qui nous évite de penser à notre condition de mortel, au contraire pour Molière, il nous prépare l'âme à examiner ces questions philosophiques profondes.
Deuxième intermède
L'intermède représente un numéro de danse comme on pouvait en trouver dans la rue à l'époque, pendant la période de carnaval. Des comédiens ambulants font des numéros d'acrobatie, avec des déguisements exotiques, des singes dressés, etc. Le carnaval, c'est d'ailleurs traditionnellement une manière de mettre le monde à l'envers, de se jouer de ce qui est normalement respecté.
Mais ces intermèdes ont aussi une dimension esthétique très importante. C'est l'occasion de montrer des talents variés : chants, danses, costumes, décors, lumières, etc. En Histoire de l'Art, la comédie-ballet constitue bien une étape vers ce que Wagner appellera « l'art total » au XIXe siècle : un opéra qui porte au plus haut point l'exigence de toutes les formes d'art…
* * *
Ce deuxième acte est celui des confrontations : alors que Cléante a trouvé une ruse pour rendre visite à sa bien aimée, il se trouve confronté à un rival ridicule. Le cours de chant rapproche un temps les deux amants, et donne le courage à Angélique de résister à la décision de son père, tout en gardant une attitude mesurée.
Mais Béline reprend le dessus sur son mari, et la révélation de Louison le décide finalement à mettre sa fille dans un couvent. Toinette est relativement absente, elle se contente de railler les différents personnages présents. On a donc un acte entier qui précipite l'échec du projet de mariage des deux jeunes amoureux.
Nicolas-André Monsiau, Molière lisant Tartuffe chez Ninon de Lenclos, 1802.
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