Marceline Desbordes-Valmore,
Élégies et romances
« Le Billet » (explication linéaire)
Notre étude porte sur le poème entier
Message inattendu, cache-toi sur mon cœur ;
Cache-toi ! je n'ose te lire :
Tu m'apportes l'espoir ; ne fût-il qu'un délire,
Je te devrai du moins l'ombre de mon bonheur !
Prolonge dans mon sein ma tendre inquiétude ;
Je désire à la fois et crains la vérité :
On souffre de l'incertitude,
On meurt de la réalité !
Recevoir un billet du volage qu'on aime,
C'est presque le revoir lui-même.
En te pressant, déjà j'ai cru presser sa main ;
En te baignant de pleurs, j'ai pleuré sur son sein ;
Et, si le repentir y parle en traits de flamme,
En lisant cet écrit je lirai dans son âme ;
J'entendrai le serment qu'il a fait tant de fois,
Et j'y reconnaîtrai jusqu'au son de sa voix.
Sous cette enveloppe fragile
L'amour a renfermé mon sort...
Ah ! Le courage est difficile,
Quand on attend d'un mot ou la vie ou la mort.
Mystérieux cachet, qui m'offres sa devise,
En te brisant rassure-moi :
Non, le détour cruel d'une affreuse surprise
Ne peut être scellé par toi.
Au temps de nos amours je t'ai choisi moi-même ;
Tu servis les aveux d'une timide ardeur,
Et sous le plus touchant emblème
Je vais voir le bonheur.
Mais, si tu dois détruire un espoir que j'adore,
Amour, de ce billet détourne ton flambeau !
Par pitié ! Sur mes yeux attache ton bandeau,
Et laisse-moi douter quelques moments encore !
Introduction
Accroche / amorce
• Au début du XIXe siècle, Marceline Desbordes-Valmore donne une voix féminine à la poésie romantique.
• Verlaine admire son invention de l’hendécasyllabe (11 syllabes) :
Marceline Desbordes-Valmore a, le premier d’entre les poètes de ce temps, employé avec le plus grand bonheur des rythmes inusités, celui de onze pieds entre autres.
• Marceline Desbordes-Valmore a interrompu sa carrière de cantatrice, se disant trop émue par sa propre voix : sensibilité extrême à la musicalité des mots.
Situation de l’extrait
• Dans notre poème, ce pouvoir des mots est redouté : ayant reçu une lettre de son amant, la poétesse repousse le moment de l’ouvrir.
• Le poème décrit ce moment d’attente suspendu entre désir et crainte. La voix féminine, musicale et touchante, partage une émotion à la fois intime et subtile, dans laquelle chacun peut se reconnaître.
Problématique
Comment ce poème lyrique, retardant indéfiniment les révélations d’un billet amoureux, exprime-t-il une émotion touchante et ambivalente, mêlant désir et crainte ?
Mouvements de l’explication linéaire
Le poème est structuré en 4 strophes de 8 vers. Seulement, les deux dernières strophes ne sont pas séparées typographiquement.
1) D’abord, Marceline s’adresse au message lui-même, évoque le secret qu’il renferme, riche d’émotions ambivalentes.
2) Ensuite, le billet, messager de l’amant, devient presque son double, la poétesse craint le pouvoir révélateur de ses mots.
3) Puis, l’inquiétude est encore prolongée, l’attente est endurée, à la fois douce et amère.
4) Enfin, la chute ne précipite pas encore la fin de l’amour, qu’on devine cependant.
Axes de lecture du commentaire composé
I. Une voix féminine entre l’intime et l’universel
1) Un lyrisme de l’intime
2) Une parole féminine
3) Des émotions universelles
II. Des émotions entre désir et crainte
1) Des sentiments mêlés
2) Une histoire d’amour en péril
3) Un dialogue à distance
III. Le pouvoir des mots entre présence et absence
1) Un jeu avec nos attentes
2) Le pouvoir des mots écrits
3) Une incertitude prolongée
Premier mouvement :
Des émotions complexes liées au secret renfermé par le message
Message inattendu, cache-toi sur mon cœur ;
Cache-toi ! je n'ose te lire :
Tu m'apportes l'espoir ; ne fût-il qu'un délire,
Je te devrai du moins l'ombre de mon bonheur !
Prolonge dans mon sein ma tendre inquiétude ;
Je désire à la fois et crains la vérité :
On souffre de l'incertitude,
On meurt de la réalité !
Comment s’exprime le lyrisme (émotions personnelles et musicales) ?
• Les allitérations en O « ose … apporte … espoir … bonheur »
• Le verbe « lire » évoque la « lyre » du poète.
• Exclamation expressive : « Cache toi ! … On meurt ! »
• Impératifs répétés avec la chuintante « cache-toi … cache toi ».
• Les alexandrins équilibrés sont alternés avec des octosyllabes qui reviennent de façon irrégulière.
• L’émotion « inquiétude » est soulignée par la diérèse (on prononce les deux voyelles collées dans deux syllabes séparées).
⇨ Cette émotion gagne en intensité tout au long du mouvement.
Comment l’émotion devient-elle de plus en plus forte et intime ?
• Certains adjectifs déteignent sur tout ce qui les entoure « tendre » est un hypallage (le cœur, le sein, le bonheur son tendres aussi).
• Les prépositions illustrent une intériorisation : « sur mon cœur » devient bientôt « dans mon sein ».
• Les rimes masculines embrassent les rimes féminines : « cœur / lire / délire / bonheur ».
• Rapprochement contradictoire (oxymore) : « tendre inquiétude ».
⇨ C’est une émotion personnelle, intime, mais aussi une émotion complexe, ambivalente.
En quoi l’émotion est-elle liée à la surprise et à l’inconnu ?
• Apostrophe : la poétesse s’adresse, non pas à son amant, mais au message. Elle le tutoie « tu m’apportes ».
• Négation lexicale : le message est « inattendu » il produit une « incertitude ».
• Les deux points introduisent la cause « je n’ose te lire car… » ou encore « je crains la vérité car… » c’est un saut dans l’inconnu.
• Paradoxalement, elle n’ose pas le lire à cause de « l’espoir ».
⇨ On est amenés à se demander pourquoi ce moment de flottement est si précieux pour elle.
Comment se traduit ce moment de flottement ?
• La négation syntaxique suspend l’action : « je n’ose te lire ».
• Le subjonctif (temps des actions non réalisées) exprime cette idée que l’espoir est une incertitude prolongée « ne fût-il qu’un délire ».
• La restriction crée une hypothèse : et si ce n’était « qu’un délire », si l’espoir devait retomber ?
• La « vérité » est COD de deux verbes opposés « désirer » et « craindre » elle est pratiquement personnifiée.
⇨ Le billet contient en germe un drame ou une tragédie possibles.
En quoi cette révélation est-elle potentiellement tragique ?
• Plusieurs périphrases expriment une rupture potentielle : « l’ombre de mon bonheur … la vérité … la réalité ».
• La rime est signifiante : « vérité » et « réalité »
• Le parallélisme produit une gradation cruelle : « on souffre » devient ensuite « on meurt ».
• Le présent de vérité générale énonce une règle presque prémonitoire « on meurt de la réalité ».
⇨ L’émotion est complexe, subtile, contradictoire, les mots qu’elle ne lit pas s’opposent aux mots que nous lisons.
Deuxième mouvement :
Le message de l’amant est presque l’amant lui-même
Recevoir un billet du volage qu'on aime,
C'est presque le revoir lui-même.
En te pressant, déjà j'ai cru presser sa main ;
En te baignant de pleurs, j'ai pleuré sur son sein ;
Et, si le repentir y parle en traits de flamme,
En lisant cet écrit je lirai dans son âme ;
J'entendrai le serment qu'il a fait tant de fois,
Et j'y reconnaîtrai jusqu'au son de sa voix.
Comment les émotions sont-elles orchestrées ?
• Les rimes de ce passage sont suivies : on suit une évolution progressive des sentiments, avant même la lecture.
• Gérondifs « en te pressant … en te baignant » ce sont des actions simultanées, qui durent.
• L’article indéfini « un billet » indique bien que le contenu est encore inconnu.
• Il laisse place au démonstratif « cet écrit » qui ne nous dit toujours rien de son contenu.
⇨ L’émotion provient de l’attente qui précède la lecture retardée.
Comment se traduit ici ce moment sans cesse retardé ?
• Le sujet de la première phrase est l’action de « recevoir ».
• Le pouvoir d’évocation des mots n’est pas absent, il est seulement retardé, notamment par le futur « je lirai, j’entendrai ».
• La vue « revoir » est une perspective de dialogue « j’entendrai … j’y reconnaîtrai [...] le son de sa voix ».
• Le pronom adverbial « y » revient deux fois. Le contenu de la lettre reste mystérieux.
• Le présent de vérité générale introduit le thème du passage « c’est presque le revoir lui-même ». Ensuite, la phrase longue dure 6 vers.
⇨ Le billet est un messager de l’amant, et même plus que cela…
Une personnification de plus en plus concrète
• La paronomase met en parallèle l’amant et son billet : « recevoir … revoir » mais souligne implicitement son absence inquiétante en soi.
• De même les polyptotes « pressant … presser » et « lisant … lirai » insistent sur l’équivalence entre le billet et l’amant.
• Les modalisations qui nuancent le propos « presque … j’ai cru » disparaissent ensuite « j’ai pleuré sur son sein ».
• Les possessifs « sa main … son sein » expriment une proximité de plus en plus forte (gradation), jusqu’à « son âme .. sa voix ».
⇨ En fait, cette présence métaphorique de l’amant est cruelle car elle souligne son absence réelle qui est inquiétante.
Comment s’exprime la douleur de l’inquiétude amoureuse ?
• Le pronom indéfini « qu’on aime » chacun peut s’y reconnaître, c’est une voix à priori plutôt féminine car « le volage » est un homme.
• L’adjectif « volage » devient nom commun : l’amant est résumé par ce trait de caractère qui incarne toute l’inquiétude de la poétesse.
• La personnification du « repentir » qui parle, révèle que l’amant a déjà trahi sa parole.
• Le complément circonstanciel de manière « tant de fois » laisse même entendre qu’il a pu la trahir plusieurs fois.
• La métaphore « traits de flamme » exprime la brûlure du sentiment amoureux.
⇨ Le lecteur partage les inquiétudes de l’amoureuse, et peut même supposer qu’elle s’aveugle malheureusement.
Troisième mouvement :
Une attente prolongée indéfiniment
Sous cette enveloppe fragile
L'amour a renfermé mon sort...
Ah ! Le courage est difficile,
Quand on attend d'un mot ou la vie ou la mort.
Mystérieux cachet, qui m'offres sa devise,
En te brisant rassure-moi :
Non, le détour cruel d'une affreuse surprise
Ne peut être scellé par toi.
Comment le secret est-il exprimé ?
• La préposition « sous cette enveloppe » joue avec le secret.
• Le possessif « mon sort » désigne un destin encore inconnu.
• Le passé composé « a renfermé » exprime bien une action passée qui peut avoir des conséquences (néfastes) sur le présent.
• Les points de suspension prolongent encore l’attente et le mystère de ce destin qu’elle va devoir affronter.
• La diérèse « mystérieux » insiste sur l’énigme que constitue ce billet.
⇨ Le secret renfermé par le billet est surtout une crainte.
Comment la poétesse nous fait-elle partager cette crainte ?
• Le démonstratif « cette enveloppe » met le billet sous nos yeux.
• L’interjection « Ah ! » exprime la douleur de la poétesse.
• Les adjectifs « fragile … difficile » qui riment ensemble qualifient aussi d’une manière générale la situation (c’est une forme d’hypallage).
• Le présent de vérité générale « le courage est difficile » est en plus un verbe d’état qui construit un attribut. C’est un aphorisme qui exprime une crainte universelle.
• Le pronom indéfini « on attend » inclut toutes les personnes qui éprouvent la même inquiétude qu’elle. Effet d’empathie très fort.
⇨ La lecture du poème produit une attente, un effet de suspense qui met le lecteur dans la même situation que la poétesse.
Comment est orchestré cet effet d’attente ?
• La subordonnée circonstancielle de temps « quand on attend » désigne justement le moment que nous sommes en train de vivre.
• La poétesse change d'interlocuteur avec l’apostrophe « Mystérieux cachet » : l’intention est doublée d’une réticence.
• Le possessif « sa devise » ce sont les mots qui sont gravés dans la cire, la lecture est imminente, mais le mystère est entier.
• Les deux points « rassure-moi : » miment le geste d’ouvrir la lettre, geste qui n’est justement pas accompli.
• L’adverbe de négation « non » donne l’impression d’un dialogue : la poétesse se répond à elle-même par des dénégations.
• L’impératif « rassure-moi » exprime une inquiétude très forte.
⇨ Dialogues, supplications, monologues : cette attente théâtralisée est digne d’une tragédie.
Quelles sont les références au genre tragique ?
• L’allégorie de l’amour devient sujet du verbe « renfermer » comme un dieu qui a déjà préparé le destin de la poétesse (on se souvient que Phèdre est victime de la vengeance de Vénus).
• L’alternative « ou la vie ou la mort » rapproche des termes extrêmes et opposés (antithèse).
• Le numéral « un mot » insiste sur la fragilité de l'espoir qui peut être brisé par presque rien, une sentence de mort.
• Le destin est peut-être fatal « la mort », condamnation tragique.
⇨ L’attente ressemble à l’aveuglement d’une héroïne tragique, le moment suspendu avant la réalisation de son destin.
Comment ce destin funeste est-il évoqué ?
• Le « courage » a la même étymologie que le mot « cœur ».
• Les allitérations en R imitent la douleur du cœur qui se brise « détour cruel d’une affreuse surprise ».
• Le verbe « sceller » a un double sens : renfermer ou promulguer. Cela rend la crainte d’autant plus menaçante.
• La voix passive semble donner une responsabilité au cachet qui ne serait que l’instrument du malheur.
⇨ Mais finalement la strophe se poursuit sans saut de ligne. Cela illustre la prolongation de l’attente, et l’absence de répit de la douleur.
Quatrième mouvement :
Une histoire d’amour sur le point de se terminer
Au temps de nos amours je t'ai choisi moi-même ;
Tu servis les aveux d'une timide ardeur,
Et sous le plus touchant emblème
Je vais voir le bonheur.
Mais, si tu dois détruire un espoir que j'adore,
Amour, de ce billet détourne ton flambeau !
Par pitié ! Sur mes yeux attache ton bandeau,
Et laisse-moi douter quelques moments encore !
Comment est exprimé le retour dans le passé ?
• Le complément circonstanciel de temps « au temps de nos Amours » produit une analepse (retour dans le passé).
• La première personne du pluriel évoque un passé heureux « nos amours ».
• Le passé composé (« je t’ai choisi moi-même ») exprime une action passée qui a des conséquences présentes.
• Mais aussitôt le passé simple « tu servis les aveux » laisse entendre que ce temps est révolu…
⇨ On apprend que la poétesse n’a pas hésité à déclarer sa flamme (c’est audacieux à l’époque)
Une parole féminine qui a déjà surmonté les obstacles
• Marceline évoque le billet qu’elle a elle-même écrit « je t’ai choisi moi-même ».
• La poétesse revendique par ailleurs sa parole créatrice : « Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire. J’écris pourtant ».
• L’adjectif « timide » provient étymologiquement du latin « timeo » qui signifie « craindre ». Elle a surmonté les obstacles pour se déclarer.
• Le pluriel « les aveux » évoque la déclaration d’amour à l’origine de leur histoire.
⇨ La poétesse nourrit son espoir en songeant à sa propre déclaration d’amour, portée par un message similaire.
Ce retour dans le passé est-il un bon présage ?
• La préposition « sous » matérialise les émotions qui se trouvent à l’intérieur du billet : « sous le plus touchant emblème ».
• Le participe présent « touchant » est une métaphore : l’amour a touché le cœur, ce sont les flèches qu’il décoche.
• Le futur proche « je vais voir le bonheur » n’a pas la force du futur de l’indicatif qui a une valeur prophétique.
• Le lien logique d’opposition « Mais » fait retomber l’espoir avec l’hypothèse « si tu dois détruire ». L’amour est personnifié.
⇨ L’amour est aveugle, inconstant, souvent sans retour. Marceline s’adresse maintenant directement à son allégorie.
Comment est représentée l’allégorie de l’Amour ?
• La poétesse change encore d’interlocuteur, elle s’adresse maintenant directement à l’ « Amour ».
• La majuscule à « Amour » produit une véritable allégorie avec ses attributs traditionnels : « ton bandeau » rend aveugle, « ton flambeau » transmet la flamme.
• L’impératif « détourne ton flambeau » est ambivalent : est-ce qu’elle veut cesser d’alimenter ce feu, ou seulement cesser de l’éclairer ?
• Le rapprochement entre la première et la deuxième personne « sur mes yeux attache ton bandeau » nous fait comprendre qu’elle a pris conscience de son aveuglement volontaire.
⇨ La poétesse est toujours dans l’aveuglement, mais on devine déjà que cela ne pourra pas durer.
Quels sont les indices d’une fin prochaine ?
• Les exclamations sont multipliées « flambeau ! Par pitié ! » nous atteignons le moment du poème où les émotions sont les plus fortes.
• Le « bandeau » est un attribut traditionnel de l’amour, qu’elle remotive de façon subtile : c’est elle qui est prête à porter ce bandeau.
• L’injonction finale « laisse-moi douter » nous fait comprendre qu’elle n’a en réalité probablement plus de doute : elle a pris conscience de son rôle tragique et de son aveuglement, il est peu probable que ce poème ait un dénouement heureux.
• Le démonstratif « ce billet » vient prendre à témoin le lecteur.
⇨ L’émotion de la fin de ce poème est subtile, nous comprenons cette amante qui profite de ses derniers instants d’illusion.
La fin est-elle absolument et inévitablement tragique ?
• Les quatre strophes du poème imitent la structure d’une tragédie dont on nous épargnerait le cinquième acte…
• Dans les 4 derniers vers, les rimes féminines embrassent les rimes masculines, à l’inverse des 4 premier vers.
• Mais la parole féminine laisse deviner une force insoupçonnée : c’est elle qui emploie les impératifs et fait de cette attente une véritable création poétique.
• Progressivement, ce qui disparaît, ce n’est pas la vie, mais seulement « l’espoir » puis « le doute ».
• Le CC de temps « quelques moments encore »: sursis avant la mort, ou simplement, le temps qu’il lui faut pour surmonter la mauvaise nouvelle qui s’annonce ?
• L’article indéfini pluriel « quelques moments » prolonge le flottement de manière imprécise.
⇨ Ayant quitté son aveuglement, peut-être quittera-t-elle son amant sans même ouvrir le billet ?
Conclusion
Bilan
Dans ce poème, nous découvrons une voix féminine lyrique, qui n’hésite pas à confier ses sentiments dans ce qu’ils ont de plus intime. Par leur complexité même, ils prennent une dimension universelle. En évoquant ces moments suspendus entre désir et crainte, l’histoire d’amour reste sur le point de basculer. En jouant ainsi avec nos attentes, ce poème confère aux mots une puissance d'évocation plus forte peut-être que ceux du billet lui-même !
Ouverture
D’autres poétesses célèbrent ainsi au XXe siècle la puissance inattendue des mots :
Avec quels mots
Saisir les miettes
Du mystère
Qui nous enchâsse
Ou de l'énigme
Qui nous surprend ?
Andrée Chedid, Rythmes, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 2018.
Constant-Joseph Desbordes, Portrait de Marceline Desbordes-Valmore par son oncle, 1811 (retouché).